Zurich (awp) - Les prix du pétrole se repliaient mardi, cédant une bonne partie des gains engrangés la veille à la faveur d'une atténuation des craintes quant à une récession aux Etats-Unis. Les investisseurs redoublent de prudence avant les rapports clefs sur l'inflation américaine, lesquels pourraient influencer les prochaines décisions de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed), la banque centrale américaine.

Peu après 08h15, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet se négociait à 76,48 dollars, en baisse de 0,69%. La veille en soirée, il avait encore bondi de près de 2,3% 77,01 dollars. Quant aux 159 litres de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en juin, ils valaient 72,45 dollars, en repli de 0,93%, après un vive progression de 2,55% à 73,16 dollars lundi soir.

Le tassement des prix intervient après le rebond, initié vendredi par les solides chiffres de l'emploi américain et la perspective d'une pause dans le resserrement monétaire de la Fed, alors que les cours de l'or noir avaient plongé jeudi à leur plus niveau depuis 17 mois. Le marché avait conservé son élan lundi, entretenu, pour partie, par des achats d'opérateurs spéculatifs, qui s'étaient positionnés à la baisse et craignent un retournement de tendance, alimenté par d'autres traders, qui parient, eux, à la hausse, selon Bart Melek de TD Securities, interrogé par l'AFP.

En attendant la prochaine réunion de l'Opep

"Le signal d'une pause (dans le cycle de resserrement monétaire) de la Fed a fait un peu revenir les spéculateurs", a expliqué l'analyste, sur un marché qui a retrouvé un peu de son appétit pour le risque. L'arrêt des hausses de taux devrait ménager, dans l'esprit des investisseurs, la consommation, et la demande de produits pétroliers, que les opérateurs craignaient de voir asphyxiée. Et si le ralentissement de l'économie se confirme, ils s'attendent à voir la Fed commencer à baisser ses taux à brève échéance, détaille Bart Melek, une perspective qui encourage Wall Street à l'optimisme.

Le milieu débat déjà de la prochaine réunion ministérielle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses alliés de l'accord Opep+, qui n'aura pourtant lieu que dans un mois, le 4 juin. "Je ne pense pas qu'ils vont bouger, mais je sens qu'il va y avoir beaucoup de discussions autour de ça", anticipe Bart Melek.

Les deux décisions surprise d'octobre et d'avril, qui ont vu les membres du cartel s'engager à réduire sa production de 3,16 millions de barils par jour au total, font planner une atmosphère d'incertitude sur le marché, qui augmente encore la volatilité des cours.

En attendant, les investisseurs chercheront ce mardi quelques éclaircissements dans le rapport sur les perspectives à court terme de l'Administration américaine d'information sur l'énergie et celles sur un mois de l'Opep, qui seront dévoilées jeudi.

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