Zurich (awp) - Les prix du pétrole repartaient à la baisse mercredi, après avoir retrouvé un peu de vigueur la veille au soir. Le baril de Brent se négociait autour des 90 dollars, après s'être rapproché la semaine passée des 100 dollars, reflet de l'essoufflement des investisseurs, ceux-ci continuant d'évaluer les perspectives du marché avant la réunion de l'Opep+, se délestant en parallèle des actifs à risques face à la hausse des rendements des bons du Trésor américain.

Peu avant 07h30 mercredi, les 159 litres de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valaient 90,63 dollars, soit une baisse de 0,33%, après avoir grappillé mardi soir 0,23% à 90,92 dollars. Le baril de l'équivalent américain West Texas Intermediate (WTI), avec échéance en novembre, cédait lui 0,21% à 89,04 dollars, après avoir récupéré le veille en soirée 0,46%, à 89,23 dollars.

L'or noir avait déjà entamé la journée de mardi dans le rouge, sous l'effet d'une nouvelle accélération du dollar et des taux obligataires, les deux grands sujets de préoccupation du moment pour les investisseurs, selon Edward Moya, d'Oanda. Mais une fois le baril de Brent descendu sous 90 dollars, une première depuis près d'un mois, le marché s'est retourné.

"Les mécanismes à l'oeuvre n'ont pas changé", malgré ce petit sursaut, a décrypté Daniel Ghali, de TD Securities. "Les investisseurs (pour qui le pétrole n'est qu'un actif parmi d'autres) s'essoufflent" et ne parviennent plus à faire grimper les cours comme il y a quelques jours. Mais pour autant, "il n'y a pas de catalyseur susceptible de déclencher des ventes massives", selon l'analyste. "Du coup, on devrait rester dans des marges resserrées jusqu'à nouvel ordre".

Rien de nouveau du côté de l'Opep

Aucun nouveau développement majeur n'est attendu de la réunion du comité ministériel conjoint de suivi (JMMC) de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses alliés de l'accord Opep+, "qui ne devrait pas effectuer de modification" de ses quotas de production, souligne Edward Moya.

Revenue, plus que jamais, au centre du jeu, grâce aux réductions de volumes de l'Arabie saoudite et de la Russie, à hauteur de 1,3 million de barils par jour jusqu'en fin d'année, l'Opep pourrait voir son influence sur les prix s'éroder avec la dégradation de la conjoncture et la hausse de la production de pays non membres de son alliance, selon Daniel Ghali. "Jusqu'à quel point l'Opep est-elle prête à créer cette rareté de l'offre alors que l'Arabie saoudite perd des parts de marché?", interroge cependant l'analyste.

La Russie n'a pas non plus fixé de calendrier pour l'interdiction des exportations de carburant mise en place le mois dernier pour stabiliser les prix et remédier aux pénuries sur son marché intérieur. Aux États-Unis, les données de l'industrie ont montré que les stocks de brut ont diminué d'environ 4,2 millions de barils la semaine dernière, dépassant de loin les prévisions d'une baisse de 92'000 barils. Entre-temps, la référence internationale du pétrole est toujours en baisse de près de 2% depuis le début de la semaine, car les bonnes données économiques américaines ont stimulé le dollar et les rendements des bons du Trésor et ont entraîné une chute des actifs à risques.

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