Paris (awp/afp) - Les marchés faisaient montre de vigilance lundi, suspendus aux changements à venir dans la politique monétaire et aux risques que fait peser le variant Omicron sur l'économie mondiale.

Sur le Vieux Continent, les places reculaient à Francfort (-0,24%), Paris (-0,32%) et Londres (-0,06%) vers 12H07 GMT. En Suisse, l'indice vedette SMI creusait ses pertes (-0,86%).

Après une fin de semaine morose, la Bourse de New York devrait ouvrir sur la même tendance prudente: les contrats à terme sur l'indice S&P 500 baissaient de 0,10% et celui du Nasdaq de 0,29% à 12H05 GMT.

"L'impact considérable du variant Omicron sur nos économies, combiné à la perspective d'un retrait des liquidités des banques centrales, réduit l'appétit des investisseurs pour les actifs plus risqués à court terme", résume Pierre Veyret, analyste chez ActivTrades.

"Tous les yeux resteront rivés sur la politique monétaire cette semaine, avec une nouvelle série de commentaires des principaux intervenants de la Réserve fédérale américaine et le rapport crucial sur l'inflation américaine mercredi", poursuit-il.

L'inflation américaine atteint son apogée depuis près de quatre décennies.

En zone euro, le taux d'inflation a atteint son plus haut niveau en 25 ans en décembre, à 5% sur un an.

Dans ce contexte, l'exercice délicat des banques centrales consistera à ajuster leur politique monétaire pour contrôler l'inflation sans casser la croissance et apeurer les marchés financiers.

Ceux-ci ont opéré un rebond phénoménal depuis leur effondrement tout aussi spectaculaire en mars 2020, déclenché par la pandémie de coronavirus, grâce à une exceptionnelle mobilisation de liquidités de la part des banques centrales et des gouvernements depuis près de deux ans.

La Réserve fédérale américaine, qui a commencé à réduire son soutien monétaire, pourrait commencer à remonter ses taux directeurs à partir de mars.

Dans son sillage, le discours se raffermissait également du côté de la Banque centrale européenne (BCE).

La politique monétaire en zone euro "devrait réagir à une inflation plus élevée" plutôt que de "regarder à travers pour préserver la stabilité des prix à moyen terme", avec en toile de fond la transition énergétique qui pourrait conduire à ce que l'inflation reste plus forte plus longtemps, a déclaré samedi Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE.

Les thématiques de l'inflation et de la réduction du soutien monétaire génèrent des mouvements sur le marché de la dette souveraine à long terme depuis environ trois semaines.

Le rendement de l'emprunt souverain américain à dix ans, un indicateur des taux d'intérêt futurs, qui était revenu à un niveau pré-Covid (à 1,80%) en cours de séance vendredi, se stabilisait à 1,77% à la mi-journée.

Partenariat entre Bayer et Mammoth Biosciences

Le géant de la pharmacie et agro-chimie (+1,57% à 49,55 euros) a annoncé lundi avoir conclu un partenariat stratégique avec l'américain Mammoth Biosciences afin de développer des thérapies recourant à la technologie des ciseaux moléculaires Crispr.

Les promoteurs immobiliers britanniques à la peine

A Londres, les valeurs du secteur étaient pénalisées par la décision du gouvernement britannique d'obliger les promoteurs immobiliers à payer pour remplacer les revêtements dangereux du type de celui incriminé dans l'incendie meurtrier de la tour Grenfell à Londres en 2017. Barratt cédait 3,48% à 709,80 pence et Persimmon -4,69% à 2.663 pence vers 11H55 GMT.

Le pétrole se stabilise, l'euro reflue

Les cours du pétrole se stabilisaient lundi après une semaine de hausse, la répression des contestations au Kazakhstan faisant cesser les craintes quant aux ruptures de production, et au regard de chiffres de l'emploi aux États-Unis inférieurs aux attentes.

Vers 11H55 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février perdait 0,11% à 81,66 dollars.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le même mois reculait de 0,20% à 78,74 dollars.

L'euro lâchait 0,29% à 1,1326 dollar après ses gains marqués de vendredi.

Du côté des cryptomonnaies, le bitcoin restait en difficulté: il a atteint samedi 40.539 dollars, un plus bas depuis septembre, et s'échangeait lundi pour 41.598 dollars (-1,69% par rapport à dimanche) à 12H00 GMT.

afp/al