Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers continuaient de faire grise mine lundi, dans la tendance des craintes sur des restrictions monétaires plus prononcées en 2022 que celles anticipées par les marchés.

À Wall Street, le Nasdaq, plus sensible à l'évolution des taux obligataires, souffrait une fois de plus davantage de la tendance: il perdait 1,60% dans les premiers échanges. Le S&P 500 reculait de 1,28% et le Dow Jones de 0,92% vers 14H50 GMT.

Les places européennes reculaient davantage par rapport à leur niveau du début de journée, à Francfort (-0,83%), Paris (-1,02%) et Londres (-0,35%). A Zurich, le SMI cédait 1,54%.

Sur le marché obligataire, la tendance entamée après la publication du compte-rendu de la politique de la Réserve fédérale américaine se poursuivait également.

Le rendement de l'emprunt souverain américain à dix ans, un indicateur des taux d'intérêt futurs, est revenu à un niveau pré-Covid, à 1,80%, soit une hausse de près de 0,4 point de pourcentage en trois semaines.

Mercredi, les investisseurs ont appris que les membres de Fed envisageaient d'effectuer quatre hausses de taux directeurs - aujourd'hui à un niveau historiquement faible - au lieu de trois. Surtout, l'institution pourrait aussi réduire son bilan, c'est-à-dire commencer à vendre une partie des actifs qu'elle a achetés depuis 18 mois pour soutenir les cours face à la crise sanitaire.

Ces nouvelles ont contribué à "réduire l'appétit des investisseurs pour les actifs plus risqués à court terme", dont les actions, résume Pierre Veyret, analyste chez ActivTrades. Les indices français et américains avaient battu des records lors des toutes premières séances de l'année.

Le changement de ton de la Fed est contraint par l'inflation, qui a atteint son apogée depuis près de quatre décennies aux États-Unis en novembre. Mercredi, de nouveaux chiffres sont attendus pour décembre.

En zone euro, le taux d'inflation a atteint son plus haut niveau en 25 ans en décembre, à 5% sur un an.

Le discours se raffermissait également du côté de la Banque centrale européenne (BCE).

La politique monétaire en zone euro "devrait réagir à une inflation plus élevée" plutôt que de "regarder à travers pour préserver la stabilité des prix à moyen terme", avec en toile de fond la transition énergétique qui pourrait conduire à ce que l'inflation reste plus forte plus longtemps, a déclaré samedi Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE.

Take-Two paie cher pour Zynga ___

L'éditeur américain de jeux vidéo Take-Two Interactive, derrière la franchise GTA, a annoncé lundi avoir trouvé un accord pour acquérir le développeur Zynga, icône des jeux mobiles, mais à la peine ces dernières années, moyennant 12,7 milliards de dollars. L'éditeur dégringolait de 11,50% à 145,70 dollars, quand le développeur s'envolait de 46% à 8,77 dollars.

Les promoteurs immobiliers britanniques à la peine ___

À Londres, les valeurs du secteur étaient pénalisées par la décision du gouvernement britannique d'obliger les promoteurs immobiliers à payer pour remplacer les revêtements dangereux du type de celui incriminé dans l'incendie meurtrier de la tour Grenfell à Londres en 2017. Barratt cédait 4,00% à 706 pence et Persimmon 4,69% à 2.663 pence.

Le bitcoin au plus bas depuis fin septembre ___

Le bitcoin, considéré comme l'un des actifs les plus risqués car volatil, restait en difficulté: il est passé lundi sous 40.000 dollars pour la première fois depuis fin septembre. Vers 14H45 GMT, il remontait à 40.730 dollars, mais perdait encore 4% sur la séance.

Les cours du pétrole se stabilisaient après une semaine de hausse, la répression des contestations au Kazakhstan éteignant les craintes quant aux ruptures de production, et au regard de chiffres de l'emploi aux États-Unis inférieurs aux attentes.

Vers 14H35 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février perdait 0,16% à 81,63 dollars.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le même mois reculait de 0,28% à 78,67 dollars.

L'euro lâchait 0,61% à 1,1292 dollar perdant tous ses gains de vendredi.

afp/rp