Paris (awp/afp) - Les marchés retenaient leur respiration vendredi à un peu plus d'une heure de la publication de l'indice des prix américains à la consommation, gros enjeu avant la réunion de la Réserve fédérale américaine la semaine prochaine.

En Europe, les indices boursiers étaient en apnée à Paris (0,00%), Francfort (+0,02%) et Londres (-0,03%) vers 10H50 GMT. En Suisse, l'indice vedette SMI modérait ses pertes (-0,14%).

La séance de jeudi avait porté le sceau de la prudence des deux côtés de l'Atlantique après des gains accumulés en début de semaine.

A Wall Street, les contrats à terme laissaient entrevoir un rebond de 0,28% sur le Dow Jones et de 0,40% sur les indices Nasdaq et S&P 500.

L'indice des prix à la consommation (CPI) pour novembre, qui sera publié à 13H30 GMT aux Etats-Unis devrait influencer le choix de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine qui se réunira en milieu de semaine prochaine juste avant celle de la Banque centrale européenne jeudi.

Des analystes tablent sur une nouvelle poussée de l'ordre de 6,8% sur un an par rapport à 6,2% en octobre également sur un an.

Le président Joe Biden a vendu un peu la mèche jeudi en prévenant que les prix en novembre avaient été "à nouveau élevés" mais que des baisses de prix étaient "attendues dans les semaines et les mois à venir".

Une nouvelle flambée de l'inflation devrait "inciter le marché à envisager peut-être quatre et non plus trois hausses de taux aux Etats-Unis comme scénario le plus probable d'ici la fin de 2022", estime Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets.

Dans cet esprit, les taux courts américains remontaient sur le marché de la dette souveraine.

"Si les chiffres sont plus faibles qu'escompté, les marchés actions devraient clôturer la semaine dans une humeur assez joyeuse" mais dans le cas contraire, "les gains du début de semaine pourraient fondre comme neige au soleil", prévient Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.

Dans la foulée de ces données, les investisseurs en sauront également plus sur la perception qu'ont les consommateurs américains de la situation économique.

Outre la thématique de l'inflation, d'autres risques restent sur la table, entre le variant Omicron, les craintes d'un ralentissement de la croissance chinoise l'année prochaine et la menace d'une offensive militaire russe contre l'Ukraine.

Plus tôt, l'aversion au risque a fait chuter les places asiatiques au lendemain de la confirmation d'un premier défaut de paiement du géant immobilier Evergrande par l'agence de notation Fitch.

Cette défaillance interroge sur les conséquences pour la santé économique internationale, déjà soumise au spectre du ralentissement après une forte reprise cette année, sur fond de reprise épidémique et d'inflation élevée.

Daimler Truck introduite à la Bourse de Francfort

Le constructeur allemand Daimler a introduit vendredi avec succès sa division poids lourds Daimler Truck à la Bourse de Francfort après la scission du groupe en deux entités indépendantes et la décision de se renommer Mercedes-Benz.

L'action Daimler Truck s'échangeait à 29,19 euros après avoir affiché 28 euros peu après 08H00 GMT, valorisant l'entreprise leader mondial des poids lourds à quelque 23 milliards d'euros.

L'action Daimler, qui se renommera Mercedes-Benz à compter de février, prenait 1,31% à 74,16 euros en tête du DAX vers 10H35 GMT.

Gain de cause pour Bayer

Le titre montait de 2,05% à 46,72 euros vers 10H30 alors que le géant de l'agrochimie a remporté le deuxième procès consécutif en Californie où un jury a rejeté jeudi les allégations d'une femme selon lesquelles le désherbant contenant du glyphosate avait déclenché son cancer.

Pétrole et dollar montent

Les cours du pétrole remontaient vendredi après leur correction de la veille, s'apprêtant à finir la semaine en nette hausse.

Vers 10H40, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février prenait 0,62% à 74,88 dollars.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le mois de janvier gagnait 0,82% à 71,08 dollars.

L'euro s'effritait de 0,21% face au dollar américain (à 1,1269 dollar) qui avait pris de l'élan jeudi en raison d'un moindre appétit pour le risque.

Le bitcoin gagnait 2,05% à 48.576 dollars.

afp/al