Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales reculent vendredi, attendant avec fébrilité la prise de parole des banquiers centraux, à commencer par celui des Etats-Unis Jerome Powell, pour en connaître davantage sur leurs intentions dans les prochains mois.

Les places européennes ont ouvert autour de l'équilibre: vers 07H10 GMT, Paris reculait de 0,02%, Londres progressait 0,14%, Milan de 0,13%.

Francfort reculait de 0,10%. Avant l'ouverture de la séance, l'institut Destatis a confirmé que le produit intérieur brut allemand avait stagné entre avril et juin, après des baisses lors des deux trimestres précédents.

En Asie, la Bourse de Tokyo a reculé de 2,05%, sa pire baisse depuis le 2 août, effaçant la majeure partie des gains de sa semaine. Hong Kong reculait de 1,17% dans les derniers échanges, préoccupée par les résultats d'entreprises chinoises en demi-teinte comme le géant de la livraison Meituan (-4,64%), Shanghai de 0,53%.

La tendance des marchés s'est retournée jeudi avec l'ouverture des marchés américains, où les résultats exceptionnels de Nvidia n'ont pas suffi à contrebalancer l'appréhension des investisseurs avant les discours des banquiers centraux: le Nasdaq a finalement reculé de 1,87%, le Dow Jones de 1,08%.

"Les investisseurs n'ont voulu prendre aucun risque", commente John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud.

Les dirigeants des banques centrales sont réunis comme tous les ans à Jackson Hole (Etats-Unis) pour plusieurs jours de conférences, l'occasion pour eux de transmettre aux marchés des éléments pour mieux anticiper leur prochaine politique monétaire.

Jerome Powell, président de la Banque centrale américaine, parlera peu après l'ouverture des marchés américains.

"Le message sur la dépendance à l'égard des données lors de la dernière réunion du comité de politique monétaire était clair, et il est trop tôt pour abandonner cette approche", selon les analystes de la Deutsche Bank.

Pour eux, "il sera intéressant de voir si nous obtenons davantage d'informations sur les opinions de Powell en matière d'inflation, et s'il s'en tient à l'idée que le retour de l'inflation à son niveau cible nécessitera une faiblesse économique, notamment par le biais d'un taux de chômage plus élevé."

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt des emprunts des Etats montaient en peu, tout en restant en nette baisse sur l'ensemble de la semaine. L'intérêt de l'emprunt à 10 ans américain valait 2,25%, contre 2,24% jeudi à la clôture, son homologue allemand 2,54%, contre 2,51% jeudi.

Pression sur la technologie

Les entreprises technologiques, qui sont les plus sensibles aux variations des taux d'intérêt et qui avaient nettement progressé durant la semaine en attendant les résultats de Nvidia, continuaient de souffrir du climat de prudence.

Les semi-conducteurs au Japon ont brutalement déchanté: Advantest a dégringolé de 9,99%, Tokyo Electron a perdu 5,93% et Screen Holdings 3,44%.

En Europe, ASML reculait de 1,23%, Infineon de 0,44%, STMicroelectronics de 0,11%.

Du côté du pétrole et des devises

Au niveau du pétrole, le baril de Brent de la Mer du Nord avançait de 0,38% à 83,68 dollars vers 06H40 GMT et le baril de WTI américain gagnait 0,43% à 79,39 dollars. Sur la semaine, les cours sont toutefois en repli de plus de 1%.

L'euro reculait de 0,24% à 1,0784 dollar, évoluant à son plus bas niveau depuis plus de deux mois.

Le bitcoin avançait de 0,09% à 26'040 dollars.

afp/buc