Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers restaient préoccupés mercredi par la hausse des rendements obligataires et les tensions sur les prix du pétrole.

Les places asiatiques se sont à nouveau affaiblies mercredi dans le sillage de Wall Street. La Bourse de Tokyo a chuté de 2,8%, Shanghai a cédé 0,3%.

En Europe, la tendance était prudente: Paris montait de 0,38%, mais Francfort et Londres perdaient respectivement 0,19% et 0,05% vers 09H10 GMT.

Mardi, au sortir d'un week-end prolongé, les marchés américains avaient fini en net recul.

"Un nouveau prix du pétrole galopant, le danger d'une guerre en Ukraine et la hausse dynamique des taux d'intérêt forment un dangereux cocktail sur des marchés boursiers techniquement en difficulté", estime Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets.

Face à l'accélération de l'inflation courant 2021, le cycle de normalisation des politiques monétaires a été enclenché: les banques centrales occidentales ont commencé à réduire progressivement les apports de liquidités qui avaient été injectées pour faire face à la crise sanitaire.

La prochaine étape consistera à relever les taux directeurs sans malmener l'économie, ni déstabiliser les marchés.

Les investisseurs craignent que la Fed ait sous-estimé le risque inflationniste et qu'elle ne se voit obligée, au bout du compte, d'être plus agressive dans son projet de hausse des taux pour contenir la hausse des prix.

Certains acteurs de marché se préparent ainsi à une première remontée des taux en mars, de 50 points de base, ce qui serait la plus importante depuis 2000, alors qu'ils tablaient initialement sur une ampleur moitié moindre.

Dans ce contexte, les rendements de la dette américaine sont au plus haut depuis le début de la pandémie: celui à maturité deux ans, le plus sensible aux anticipations de taux, évoluait au-dessus du seuil de 1% (soit 1,06%), tandis que celui à dix ans continuait de se rapprocher des 2% (1,89% vers 09H00 GMT).

Le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne est repassé mercredi en territoire positif pour la première fois depuis mai 2019, alors que l'inflation, plus forte que prévu en zone euro, fait craindre un durcissement monétaire.

Cela signifie, d'une part, que "l'État allemand devra bientôt payer à nouveau des intérêts sur les emprunts contractés", et d'autre part, que ces "investissements à faible risque offrent à nouveau lentement mais sûrement une alternative aux actions", selon Jürgen Molnar, analyste chez RoboMarkets.

"Si la tendance se poursuit, le marché boursier pourrait encore faire face à un sévère revers", les premières victimes de la hausse des taux obligataires étant issues du secteur technologique, conclut-il.

Escalade des cours du brut

Entretenant la pression inflationniste, les prix du pétrole, qui se négocie à son plus haut niveau depuis sept ans, poursuivaient leur escalade, une explosion dans le sud-est de la Turquie qui a endommagé un oléoduc reliant l'Irak à la Turquie étant à l'origine de ce bond prolongé, selon Bloomberg.

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu en hausse ses prévisions de la demande de pétrole cette année et prévenu que le marché pourrait vivre une "nouvelle année de volatilité" si l'offre s'avérait décevante.

Vers 08H50 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, progressait de 0,31% à 87,82 dollars, contre 87,51 dollars la veille.

A New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour échéance en février, avançait de 0,67% à 86 dollars.

Burberry bondit

L'action Burberry bondissait de 4,76% à 1.839,00 pence après avoir publié de bonnes ventes trimestrielles, notamment pendant les fêtes de Noël, et donné des prévisions de bénéfices encourageantes.

Airbus monte

Le titre montait de 0,90% à 116,92 euros à Paris, après que l'avionneur européen a annoncé mercredi son intention de recruter environ 6.000 personnes dans la première partie de 2022.

Leoni dégringole

Le titre (-10,53% à 9,21 euros) du leader européen du câblage et des systèmes de connectiques chute après des perquisitions effectuées par l'office anti-cartel allemand, qui le soupçonne d'une entente sur la surtaxe de métaux avec d'autres fabricants.

Du côté de l'euro et du bitcoin

La monnaie européenne montait de 0,08% face au billet vert, à 1,1336 dollar.

Le bitcoin cédait 2,37% à 41'388 dollars.

afp/ol