Paris (awp/afp) - Ébranlés en début de journée, les marchés mondiaux ne savaient pas sur quel pied danser mardi, après une aggravation des tensions autour de l'Ukraine et des sanctions contre la Russie de la part des Occidentaux.

Les indices boursiers ont trébuché à l'ouverture en Europe et ont clôturé en forte baisse en Asie, au lendemain d'une journée déjà rouge vif.

Vers 12H55 GMT, les places européennes annulaient leurs pertes de la matinée. Francfort ne perdait plus que 0,12%, Milan 0,20%, tandis que Londres grappillait 0,31% et Paris 0,11%. A Zurich, le SMI cédait 0,06%.

Wall Street, fermée lundi, s'apprête à ouvrir dans le rouge, les contrats à terme des principaux indices perdant de 0,12% à 0,42% pour le Nasdaq.

A la Bourse de Moscou, le principal indice RTS reculait de 1,28% et cumulait une chute de près de 15% en deux jours. La monnaie russe dévissait également, un dollar s'échangeant pour 79,09 roubles.

Vladimir Poutine a donné lundi pour instruction à son armée de se déployer dans les territoires séparatistes de Donetsk et Lougansk, dans l'Est de l'Ukraine, quelques heures après avoir reconnu leur indépendance.

Mardi, les députés russes ont approuvé des accords qui créent "le fondement juridique pour la présence" dans ces zones "des unités militaires russes nécessaires au maintien de la paix dans la région", selon ces documents.

Des États-Unis à l'Union européenne en passant par l'Otan, la décision russe a été condamnée et des sanctions commencent à être annoncées.

Joe Biden a interdit tout nouvel investissement, échange ou financement par des personnes américaines à destination, en provenance ou dans les régions séparatistes, un paquet de mesures a minima, avant de nouvelles sanctions.

L'UE a annoncé mardi vouloir interdire aux autorités russes d'accéder aux marchés et services financiers européens et cibler les banques finançant les opérations militaires russes.

Le chancelier allemand a annoncé suspendre l'autorisation du gazoduc controversé Nord Stream 2 reliant la Russie à l'Allemagne et menacé "d'autres sanctions". De son côté, le Royaume-Uni a sanctionné cinq banques et trois oligarques russes.

"Le fait que le Kremlin se concentre sur les deux provinces séparatistes et la perspective d'une invasion complète de l'Ukraine qui s'éloigne implique que les Occidentaux ne vont pas sortir l'éventail complet des sanctions prévues", estime Vincent Juvyns, stratégiste de JP Morgan AM.

De plus le "front international uni qui condamne l'escalade des dernières heures" contribue à rassurer les marchés, ajoute l'analyste de JP Morgan AM.

Coup de chaud sur les matières premières ___

La perspective d'une guerre et de sanctions strictes crée des inquiétudes concernant l'approvisionnement de produits de base provenant de la région.

Les prix du pétrole brut s'envolaient, le Brent se rapprochant de la barre des 100 dollars le baril pour la première fois depuis 2014.

Vers 12H55 GMT, le cours du baril de Brent de la mer du Nord prenait 2,21% à 97,53 dollars, après avoir dépassé les 99 dollars, et celui du baril de WTI américain gagnait 3,06% à 93,86 dollars.

Ces hausses des prix profitaient en Bourse aux entreprises pétrolières comme BP (+0,63%) et Shell (+1,75%) à Londres.

Les prix de l'aluminium et du nickel atteignaient des niveaux plus atteint depuis plusieurs années.

Les prix du gaz naturel connaissaient aussi un coup de chaud, la Russie étant le premier exportateur mondial de gaz naturel. Vers 12H55 GMT, le marché de référence en Europe gagnait 9%.

Porsche prêt à vrombir en Bourse ___

Le deuxième groupe automobile mondial Volkswagen a annoncé être en "discussions avancées" pour introduire en Bourse sa marque de luxe Porsche. L'action Volkswagen montait de 9,05% et celle de Porsche SE, la holding financière qui contrôle Volkswagen, grimpait de 14,22%.

Du côté de l'euro et du bitcoin ___

L'euro montait de 0,38% à 1,1353 dollar.

Le bitcoin prenait 1,49% à 37.625 dollars.

afp/rp