Paris (awp/afp) - Les Bourses occidentales reculaient mardi à l'approche des réunions de politique monétaire des banques centrales américaine et européenne, tandis que l'activité économique internationale continue de donner des signes d'essoufflement.

Wall Street a ouvert sur un repli prudent, de 0,23% pour l'indice Dow Jones et de 0,18% sur l'indice Nasdaq, à forte coloration technologique.

Vers 13H30 GMT, les places européennes pliaient après un long week-end, de 0,86% à Paris, de 0,49% à Francfort, de 0,45% à Londres et de 0,05% à Milan, confrontées à plusieurs indicateurs contradictoires pour la politique monétaire. Zurich pour sa part prenait 0,29%.

D'une part, l'inflation est repartie à la hausse en avril en zone euro interrompant une série de cinq reculs mensuels consécutifs, et d'autre part, les conditions d'octroi de prêts se sont durcies au premier trimestre, selon la Banque centrale européenne (BCE).

Ces données "rendent encore plus probable une hausse des taux de 25 points de base" à l'occasion de la réunion de l'institution jeudi, commente Ulrike Kastens, économiste chez DWS.

La BCE a relevé ses taux de 3,50 points de pourcentage depuis juillet 2022 dans le cadre d'une campagne sans précédent de resserrement monétaire destiné à combattre l'inflation.

Aux États-Unis, la Réserve fédérale (Fed), qui réunit mardi et mercredi son comité de politique monétaire, devrait elle aussi relever son taux directeur de 25 points de base.

"L'inflation n'est pas encore jugulée et reste toujours un sujet de préoccupation", note Emmanuel Auboyneau, gérant associé d'Amplegest. Mais, ajoute-t-il, "d'une part il faut laisser maintenant le temps aux précédentes hausses de taux d'agir et, d'autre part, de nouvelles hausses prochaines pourraient engendrer de nouveaux stress bancaires que la Réserve Fédérale veut éviter".

Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt de la dette française augmente après l'abaissement de sa note par l'agence Fitch, mais dans les mêmes proportions que ses voisins européens.

Le taux d'intérêt pour l'emprunt à 10 ans montait à 2,94% vers 13H30 GMT, contre 2,88% vendredi à la clôture.

Pfizer dépasse les prévisions

Pfizer a vu son chiffre d'affaires et ses bénéfices nettement reculer au premier trimestre en raison du tassement des ventes de son vaccin et de sa pilule anti-Covid mais a quand même dépassé les attentes et maintenu ses prévisions pour l'année. L'action du groupe prenait 0,82% dans les premiers échanges à Wall Street.

Chegg fait les frais de ChatGPT

L'action de la société américaine d'aide aux devoirs Chegg plongeait de plus de 46% dans les premiers échanges à Wall Street, après avoir averti que la concurrence du programme d'intelligence artificielle ChatGPT constituait un risque pour ses prévisions de croissance, selon l'agence d'informations financières Bloomberg.

HSBC quadruple son bénéfice

Le groupe bancaire HSBC a annoncé que son bénéfice net avait presque quadruplé sur un an au premier trimestre, pour atteindre 10,327 milliards de dollars. L'action bondissait de 5,70% à Londres vers 13H40 GMT. D'autres banques montaient, comme BMPS en Italie (+2,44% à Milan) ou Société Générale (+1,20% à Paris).

BP engrange des milliards

Le géant britannique du pétrole et du gaz BP a enregistré un bénéfice net de 8,2 milliards de dollars au premier trimestre après une perte historique un an plus tôt due à la décision de mettre fin à ses activités en Russie. Mais l'action reculait de 6,31% vers 13H40 GMT.

"Le marché a mal pris la chute des bénéfices [ajustés] et le reste de l'année pourrait présenter des difficultés", explique Derren Nathan analyste de Hargreaves Lansdown.

Du côté des devises et de l'or noir

L'euro s'échangeait pour 1,0955 dollar (-0,19%) vers 13H30 GMT.

Le bitcoin avançait de 1,37% à 28.064 dollars.

Les prix du pétrole évoluaient en légère baisse mardi, les inquiétudes quant à une possible récession mondiale continuant de peser sur la demande de brut.

Vers 13H35 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet, perdait 1,51%, à 78,10 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en juin, abandonnait 1,63%, à 74,44 dollars.

afp/lk