Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales peinent à se maintenir autour de l'équilibre vendredi, en Europe et aux Etats-Unis, dans un contexte de renforcement des craintes de récession, malgré des indicateurs PMI de bonne facture en Europe.

Les places boursières européennes ont pris connaissance d'une nouvelle série de résultats d'entreprises et d'indicateurs macroéconomiques. Paris reculait de 0,12%, Francfort de 0,34% et Milan de 0,23% vers 13h10. Londres grappillait 0,09%. Quant à la Bourse suisse, elle voyait vers 13h30 son indice phare SMI gagner 0,18%.

A Wall Street, les contrats à terme des trois principaux indices tournaient autour de l'équilibre.

En Asie, Tokyo a cédé 0,33%. Hong Kong a terminé en baisse de 1,57% et Shanghai de 1,95%.

La croissance économique du secteur privé dans la zone euro s'est accélérée en avril et l'indice PMI a atteint son plus haut niveau depuis onze mois, le dynamisme des services compensant un repli du secteur manufacturier, selon l'indice PMI Flash publié vendredi par S&P Global. Les données "montrent dans l'ensemble un tableau très positif d'une reprise économique qui se confirme", observe Cyrus de la Rubia, économiste de la Hamburg Commercial Bank.

"La vigueur de l'activité des services est en contradiction avec une inflation toujours élevée et des revenus réels déprimés", souligne cependant Rory Fennessy, expert de Capital Economics, qui s'attend à "des perspectives plus faibles" pour la seconde moitié de l'année. Ces chiffres ont laissé de marbre le marché obligataire, où se reflètent les anticipations des investisseurs sur l'évolution des politiques monétaires et de la conjoncture économique.

Le taux de la dette allemande à 10 ans valait 3,52%, contre 3,53% jeudi à la clôture. "Les prix des intrants dans le secteur des services ont fortement augmenté, ce qui devrait inciter la Banque centrale européenne (BCE) à resserrer davantage sa politique lors de sa prochaine réunion, Philip Lane (le chef économiste de l'institution, NDLR) ayant déjà confirmé une hausse des taux en mai", rappelle Christophe Boucher, directeur des investissements d'ABN AMRO IS.

Les investisseurs doivent encore prendre connaissance des indices PMI d'avril aux Etats-Unis. Les dernières statistiques macroéconomiques américaines publiées jeudi ont toutes été moins bonnes que prévu. Un ralentissement économique qui pourrait s'aggraver si la banque centrale américaine continue de relever ses taux d'intérêt.

Le président de l'antenne régionale de la Réserve fédérale à Philadelphie, Patrick Harker, a estimé jeudi "qu'un resserrement supplémentaire pourrait être nécessaire" et souhaite conserver les taux élevés ensuite.

Parmi les résultats du jour

Quant aux résultats d'entreprises, leur "caractère mitigé", selon Sebastian Paris Horvitz, directeur de la recherche de la Banque Postale AM, "n'a pas vraiment donné d'élan au marché". Le géant mondial de l'optique EssilorLuxottica bondissait de 6,45% à Paris, au lendemain de la publication d'un chiffre d'affaires en nette hausse au premier trimestre et supérieur aux prévisions des analystes.

La maison de luxe italienne Salvatore Ferragamo a vu son chiffre d'affaires reculer de 4% au premier trimestre, en raison d'une forte baisse de ses ventes aux États-Unis. Son action chutait de 6,21% à Milan.

Le cimentier zougois Holcim (-0,68% à Zurich) pourrait réaliser plus de "30 acquisitions" en 2023, a déclaré vendredi son patron qui a relevé ses prévisions de croissance annuelle après un bon départ au premier trimestre.

Du côté des devises et du bitcoin

Les cours du pétrole fluctuaient peu. Vers 13h05, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin perdait 0,11%, à 81,01 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en juin, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, valait 77,30 dollars (-0,08%).

Le dollar et le yen se renforçaient par rapport à la plupart des autres devises. Vers 13h00, l'euro perdait 0,06% par rapport au dollar à 1,0963 dollar pour un euro. Le yen gagnait 0,40% face à la devise européenne et 0,33% contre le dollar. Il s'échangeait au taux de 133,80 yens pour un dollar, soutenu par une inflation plus persistante que prévu au Japon.

Le bitcoin lâchait 0,71% à 28'000 dollars.