Paris (awp/afp) - Les Bourses asiatiques et européens entamaient la semaine avec vigueur, portées par des indicateurs meilleurs que prévus aux États-Unis vendredi qui poussaient encore les investisseurs à prendre un peu plus de risques sur les marchés.

L'Europe a ouvert en hausse: Paris prenait 0,81%, Francfort 0,95% et Londres 1,23% vers 07H15 GMT.

En Asie, les indices suivaient la nette hausse des marchés américains vendredi: dans les derniers échanges, Hong Kong prenait 2,43% et Shanghai 1,50%. La Bourse de Tokyo est fermée lundi.

Plusieurs publications économiques perçues comme positives par les investisseurs, comme le redressement de l'indice d'activité manufacturière dans la région de New York ou la faible progression des prix à l'importation comparée aux prévisions, ont permis aux cours boursiers de remonter la pente.

Mais plusieurs analystes, comme Jeffrey Halley d'Oanda, restent prudents, soulignant que le mouvement pourrait n'être qu'un nouvel épisode d'un "bear market rally", un rebond notable mais pas durable dans une plus longue séquence de baisse pour les marchés.

L'agenda de la semaine est chargé, notamment en Europe, avec la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi. "Elle doit augmenter les taux d'intérêt pour lutter contre l'inflation, tout en évitant de mettre des États déjà très endettés dans la zone euro en grande difficulté financière" résume Alexandre Hezez, du groupe Richelieu.

Elle devrait donc à la fois remonter ses taux directeurs, une première depuis 2011, mais aussi préciser un peu les contours de son outil pour lutter contre l'écartement des taux d'intérêt pour les pays de la zone euro, qui menace sa stabilité.

C'est notamment le cas entre les taux allemand et italien, alors que le gouvernement de Mario Draghi est sous forte pression depuis une semaine à Rome. La Bourse de Milan était d'ailleurs à la traîne, à +0,46%.

"Au cours de la semaine également, nous saurons si le gazoduc Nordstream 1 sera ouvert ou non", note Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank. Le gazoduc est fermé pour maintenance depuis plusieurs jours mais beaucoup doutent qu'il sera bien ouvert par la Russie comme prévu jeudi, dans le contexte de la guerre en Ukraine.

Le cours du gaz naturel de référence en Europe, le TTF néerlandais, remontait lundi après le répit de la semaine passée. Vers 07H15 GMT, il prenait 3,09% à 164,50 euros le mégawattheure.

Enfin, la saison des résultats continue de monter en puissance aux États-Unis et en Europe, offrant une nouvelle grille d'analyse aux investisseurs pour évaluer l'impact de l'inflation sur l'économie.

Gros mouvement bancaire en Australie

Le géant bancaire australien ANZ a annoncé lundi un accord de 4,9 milliards de dollars australiens (3,3 milliards d'euros) pour absorber Suncorp Bank, l'une des plus grandes acquisitions dans le secteur depuis plus de dix ans. Le cours a été suspendu en Australie et en Nouvelle-Zélande jusqu'à jeudi, a indiqué la banque.

Deliveroo abaisse ses prévisions

La plateforme de livraison de repas Deliveroo chutait de près de 5% dans les premiers échanges à Londres après avoir largement abaissé ses prévisions de croissance pour l'année, passant d'entre 15% et 25% à entre 4% et 12%, selon un communiqué publié lundi.

Du côté du pétrole et des devises

Le pétrole était orienté à la hausse après la visite du président américain Joe Biden en Arabie saoudite. Il a assuré avoir eu des discussions fructueuses avec les Saoudiens sur l'augmentation de leur production de pétrole, et espère voir les résultats concrets "dans quelques semaines".

Le baril de Brent de mer du Nord, pour livraison en septembre, prenait 2,72% à 103,91 dollars, tandis que le WTI américain avançait de 2,20% à 99,75 dollars vers 07H00 GMT.

L'euro continuait de reprendre ses distances avec la parité avec le billet vert: il montait de 0,54% à 1,35 dollar vers 07H10 GMT.

Signe d'un appétit pour le risque retrouvé, le bitcoin grimpait de 6,58% à 22'300 dollars.

afp/al