Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers ne montraient pas de tendance claire jeudi, après la publication d'indicateurs décevants et dans un contexte toujours plombé par le risque de récession.

En Europe, les indices ont fortement baissé en début de séance, mais vers 12H00 GMT, les investisseurs semblaient moins inquiets pour la conjoncture économique: Paris prenait 0,46%, Londres 0,08% et Milan 0,46%. Francfort perdait en revanche 0,41%. A Zurich, le SMI avait nettement réduit ses pertes et abandonnait encore 0,43%.

Après une petite baisse mercredi, les contrats à terme de Wall Street laissaient présager une ouverture en hausse de 0,58% pour le Dow Jones à 1% pour le Nasdaq.

En Asie, les places de Shanghai (+1,62%) et Hong Kong (+1,26%) ont été aidées par des déclarations du président Xi Jinping, selon l'analyste d'Oanda Jeffrey Halley.

Les indices PMI composite de S&P Global ont révélé un fort ralentissement de la croissance de l'activité économique en zone euro en juin, à un plus bas depuis 16 mois.

Idem au Royaume-Uni et en France, où le climat des affaires s'est de plus légèrement dégradé à cause de l'inflation.

Dans le sillage de ces publications, l'euro perdait 0,61% et la livre 0,37% face au dollar, s'échangeant respectivement 1,0505 dollar pour un euro et 1,2224 dollar pour une livre.

Ces statistiques arrivent dans un contexte de craintes croissantes de récession économique mondiale, et au lendemain de déclarations du patron de la Réserve fédérale, Jerome Powell, qui a admis qu'un atterrissage en douceur de l'économie américaine allait être "très difficile" et qu'une récession était "certainement une possibilité".

"Cela confirme les perspectives nuageuses à moyen et long terme pour les actifs plus risqués", a commenté Pierre Veyret, analyste d'ActivTrades.

L'audition de Jerome Powell devant le congrès américain se poursuit ce jeudi.

D'autres économistes de premier plan tablent sur une récession, dont l'ancien président de la Fed de New York, Bill Dudley, qui a déclaré qu'elle était "inévitable dans les 12 à 18 prochains mois".

"Après Deutsche Bank, Nomura ou encore Goldman Sachs, c'est maintenant au tour de Citigroup de prévoir une récession", avec une probabilité "proche de 50%, alors que les banques centrales resserrent leur politique monétaire et que la demande de biens s'affaiblit", affirme John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud.

Dernière décision monétaire en date, la Banque de Norvège a relevé jeudi son taux directeur de 0,5 point, à 1,25%, tout en laissant entrevoir une accélération du resserrement monétaire à l'avenir.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt souverains continuaient de baisser, "un signe que les investisseurs obligataires se cherchent une petite assurance contre la récession", décrypte Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Le gaz européen en hausse, le pétrole stable ___

Le cours de référence du gaz naturel en Europe, le TTF néerlandais, bondissait de 6,86% à 136 euros le mégawattheure (MWh) après que l'Allemagne a activé jeudi le "niveau d'alerte" du plan visant à garantir son approvisionnement en gaz qui rapproche le pays de mesures de rationnement, dans le sillage de la baisse de 60% des livraisons de Moscou via le gazoduc Nord Stream.

Les prix du pétrole brut étaient stables. Le baril de Brent pour livraison en août grappillait 0,14% à 111,89 dollars et celui de WTI américain à même échéance valait 106,17 dollars (-0,03%) vers 11H55 GMT.

Augmentation de capital pour BMPS ___

La banque italienne Monte dei Paschi di Siena (BMPS) a annoncé lancer une augmentation de capital de 2,5 milliards d'euros afin de renforcer ses fonds propres et financer son nouveau plan stratégique 2022-2026 qui vise à augmenter sa rentabilité et réduire ses coûts. L'action cédait 1,02%.

Rebond du bitcoin ___

Le bitcoin remontait au-dessus des 20.000 dollars (+3,83% à 20.610 dollars) vers 11H55 GMT.

afp/rp