Paris (awp/afp) - Les bourses européennes ralentissaient jeudi après l'annonce d'un maintien de la politique accommodante de la banque centrale britannique mais d'une inflation qui va grimper cette année.

Vers 11H30 GMT, Londres basculait dans le rouge (-0,20%). Francfort (-0,01%) et Milan (+0,05%) étaient stables. Paris restait en tête (+0,21%). A Zurich, le SMI cédait marginalement 0,01%.

La Bourse de New York se préparait de son côté à ouvrir en légère hausse: le contrat à terme sur le Dow Jones prenait 0,15%, celui sur le S&P 500 0,18% et celui du Nasdaq 0,20%.

La Banque d'Angleterre (BoE) a maintenu son taux à un plancher historique de 0,1% et son programme de rachats d'actifs à 895 milliards de livres, contre lequel un seul membre s'est opposé alors que des voix divergentes ont commencé à se faire entendre ces dernières semaines.

Cependant l'inflation va continuer de grimper au Royaume-Uni pour atteindre temporairement 4% sur un an au quatrième trimestre, selon les estimations de la BoE.

L'institution prévoit une croissance économique de 7,25% en 2021, soit un fort rebond après le choc historique de la pandémie, et de 6% en 2022.

Sur le marché de la dette souveraine, les rendements européens reculaient. Le taux allemand à 10 ans était de -0,52%, contre -0,50% à la clôture de la veille.

Des interrogations planent sur les marchés concernant l'évolution de la politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed) après des commentaires de Richard Clarida, vice-président de l'institution, en faveur d'un resserrement monétaire dès cette année.

"Ces commentaires sont intervenus à un moment où l'état du marché du travail reste au coeur de la prise de décision de la Fed, les chiffres de l'emploi non agricole de vendredi étant susceptibles de fournir davantage de direction", estime Ricardo Evangelista, analyste pour ActivTrades.

Avant le rapport mensuel sur l'emploi américain (NFP) de vendredi, les investisseurs prendront connaissance jeudi des demandes hebdomadaires d'allocation chômage.

En Asie, Hong Kong et Shanghai ont reculé. Tokyo s'est maintenue dans le vert, portée par les résultats d'entreprises.

Un article paru jeudi dans un média d'Etat chinois a estimé que le secteur des jeux vidéo, qui génère des milliards de yuans, ne devrait plus bénéficier "d'avantages fiscaux".

Crédit Agricole mitigé ___

Le bénéfice net du groupe bancaire a quasiment doublé au deuxième trimestre, en dépit d'une baisse de recettes dans la banque de financement et d'investissement. Au début en hausse, l'action Crédit Agricole se retrouvait en bas du CAC 40, perdant 2,26% à 11,70 euros à 11H30.

Rolls-Royce en hausse ___

Le motoriste Rolls-Royce était en hausse de 3,67% à 108 pence. Lui aussi a renoué avec les profits, grâce à son plan de restructuration et à un début de reprise dans l'aviation. Mais il évoque encore des incertitudes sur le rebond durable des voyages internationaux.

Par ailleurs, les ventes de voitures au Royaume-Uni ont chuté de 29,5% en juillet à leur niveau le plus faible depuis 1998 pour ce mois, en raison des pénuries.

Eurofins relève ses prévisions ___

Le géant français des laboratoires d'analyses Eurofins Scientific (+9,12% à 111,30 euros) a relevé ses prévisions après un excellent premier semestre.

Bayer plombé par le glyphosate ___

Le chimiste allemand Bayer (-5,00% à 47,34 euros) a fait état d'une lourde perte nette de 2,3 milliards d'euros au deuxième trimestre, plombé par les procédures judiciaires américaines contre le glyphosate.

Adidas trop frileux ___

L'équipementier sportif allemand Adidas (-4,85% à 319,95 euros) a relevé ses prévisions annuelles, après avoir presque doublé ses ventes au deuxième trimestre. Mais pour certains analystes, l'objectif n'est pas assez ambitieux.

Le pétrole stable, la livre et l'euro progressent ___

Vers 11H30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre grappillait 0,10% à 70,45 dollars à Londres.

A New York, le baril américain de WTI pour le mois de septembre était stable à 68,15 dollars.

La livre britannique se renforçait (+0,21%) face au billet vert à 1,3918 dollar, après la décision de la Banque d'Angleterre. L'euro remontait aussi (+0,14% à 1,1851 dollar).

Le bitcoin continuait de décliner (-4,08%) à 38.130 dollars.

afp/rp