Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales restaient prudentes jeudi, les yeux rivés sur l'Ukraine, alors que le prix du pétrole se tassait un peu après avoir franchi de nouveaux seuils au début de la séance européenne.

Après leur rebond de mercredi, et des premiers échanges dans la même veine, les Bourses européennes étaient orientées à la baisse en milieu de séance: Londres perdait de 0,76%, Francfort 0,80% et Milan 0,89%, un peu avant 12H30 GMT. En revanche, Paris prenait 0,09%. A Zurich, le SMI cédait 0,62%.

Wall Street se dirigeait vers une ouverture à l'équilibre pour le Dow Jones et le S&P 500, mais en légère baisse pour le Nasdaq, à coloration technologique, selon les contrats à terme.

Au huitième jour de l'invasion de l'Ukraine, les forces russes, après avoir pris leur première grande ville, intensifient leur pilonnage sur d'autres villes, avant de nouveaux pourparlers.

Les tensions sur les prix du pétrole continuaient de grimper: le baril de WTI américain a dépassé jeudi matin les 115 dollars, du jamais-vu depuis 2008, alors que le baril de Brent a frôlé les 120 dollars. La hausse était ensuite plus mesurée.

Dans ce contexte, les marchés ont applaudi la posture plus accommodante du président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell, sur les prochaines hausses de taux de l'institution.

"Nous nous attendons à ce que les banques centrales donnent la priorité à la croissance" en prenant en compte "le risque de baisse que représente la hausse des prix des matières premières", a expliqué Vincent Juvyns, de JP Morgan AM.

En zone euro, le taux de chômage a atteint en janvier son plus bas niveau historique, à 6,8% de la population active, mais cela se fait dans un contexte de forte inflation, à 5,8% sur un an en février.

Les matières premières continuent de flamber ___

Les prix des matières premières ne cessaient de monter jeudi, notamment le pétrole au lendemain de la réunion des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (Opep+), qui n'ont pas changé de cap, malgré les tensions sur le marché.

Le directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a jugé jeudi "décevantes" les décisions attentistes de l'Opep+ et a souligné disposer d'assez de stocks pour agir encore sur les marchés.

Le prix du baril de Brent de mer du Nord pour livraison mai prenait 1,62% à 114,74 dollars le baril, le WTI américain à échéance avril 1,90% à 112,71 dollars vers 12H05 GMT, loin de leur pic du matin.

Le gaz naturel en Europe refluait (-1,53% à 163 euros le mégawattheure) sur le marché européen néerlandais, qui fait référence, après avoir battu un nouveau record à près de 200 euros vers 08H30 GMT.

Le zinc a dépassé les 4.000 dollars la tonne, au plus haut depuis 2007.

Les entreprises spécialisées dans les matières premières en profitaient, comme Glencore (+5,48%), Rio Tinto (+2,11%) et Anglo American (+3,53%) à Londres, ou encore ArcelorMittal (+3,01%) à Paris. Technip Energies, qui a rassuré le marché sur son exposition à la Russie, s'envolait de 14%.

Volkswagen et Toyota à l'arrêt en Russie ___

Les deux plus grands groupes automobiles mondiaux, Toyota (+0,41%) et Volkswagen (-1,11%), ont annoncé jeudi la suspension de leur production en Russie, en raison des répercussions de la guerre en Ukraine.

La compagnie aérienne allemande Lufthansa, qui a insisté lors de la présentation de ses résultats sur le fait que la guerre en Ukraine était source de "grande incertitude", chutait de 5,96%.

La banque Société Générale (-0,88%) a assuré être capable de résister à une éventuelle perte de contrôle de sa filiale russe Rosbank, qui représente 2,8% de son activité. Son cours évoluait à rebours de celui de ses concurrentes sur la place parisienne BNP Paribas (+2,03%) et Crédit Agricole (+1,53%).

Du côté des devises ___

L'euro restait faible face au dollar, à 1,1093 dollar (-0,23%). Il a aussi touché jeudi face à la livre un plus bas depuis juin 2016 et le vote du Brexit, à 82,76 pence.

Le bitcoin cédait un peu de terrain (-0,76%) à 43.745 dollars.

afp/rp