PARIS (awp/afp) - Les marchés boursiers restaient inquiets mardi dans l'attente des chiffres de l'inflation aux Etats-Unis et des premiers résultats d'entreprises. Un contexte propice à la remontée des taux et la baisse des actions.

Wall Street reculait nettement dans les premiers échanges, avec des pertes de 0,91% pour le Nasdaq, 0,69% pour le S&P500 et 0,21% pour le Dow Jones vers 15h40. Les indices européens poursuivaient leur repli après quatre séances de baisse d'affilée: Paris reculait de 0,67%, Francfort de 0,69%, Londres de 1,00% et Milan de 1,36% vers 16h00, alors qu'à la Bourse suisse, l'indice phare lâchait 0,93% à 16H21.

L'environnement géopolitique pesait notamment sur la tendance boursière après que le Kremlin a dit mardi s'attendre à plus de "confrontation" avec l'Occident, avant un sommet virtuel d'urgence du G7 prévu dans la journée et consacré aux bombardements russes de grande ampleur en Ukraine. "Les investisseurs sont nerveux avant les données d'inflation de cette semaine, les appels pour un resserrement de la politique monétaire de la Banque centrale américaine mèneront à des hausses plus agressives au-delà de novembre" du taux directeur de l'institution, estime Craig Erlam, analyste d'Oanda, pour qui, "nous pourrions assister à un nouveau cycle de ventes important."

Cette ambiance est confortée par le rapport d'automne du Fonds monétaire international (FMI) sur l'économie mondiale. Il a maintenu à 3,2% sa prévision de croissance pour 2022, déjà révisée trois fois cette année, mais abaissé de nouveau celle attendue pour 2023, cette fois à 2,7%, soit 0,2 point de moins que la précédente révision au mois de juillet. L'Allemagne et l'Italie devraient tomber en récession, selon le FMI.

Donnée cruciale de la semaine, l'indice des prix à la consommation (CPI) attendu jeudi aux Etats-Unis devrait être encore supérieur à 8% en glissement annuel pour le septième mois consécutif. Depuis mars, la Réserve fédérale américaine relève vigoureusement son taux directeur pour renchérir les conditions financières afin de comprimer la demande et de freiner l'inflation.

Le marché commence à percevoir des signes de tassement de certains prix, mais au vu de la robustesse du marché de l'emploi américain, il s'attend à une nouvelle remontée des taux en novembre aux Etats-Unis.

Sur le front monétaire, les yeux étaient à nouveau tournés vers le Royaume-Uni, où la Banque d'Angleterre (BoE) est à nouveau intervenue mardi face aux "dysfonctionnements" des marchés, inquiets des annonces budgétaires du gouvernement britannique, qu'une précédente série de mesures lundi n'avait pas suffi à calmer. Signe d'un apaisement sur la dette britannique, le rendement des emprunts britanniques à 10 ans refluait à 4,42% vers 11H45 GMT.

Le taux américain pour l'emprunt à même échéance se rapprochait de nouveau des 4% (3,91%) et celui de l'Italie montait significativement en Europe, pour atteindre 4,7%.

Meta "terroriste" pour la Russie

La Russie a désigné officiellement le géant américain Meta, maison-mère de Facebook et Instagram, comme organisation "terroriste et extrémiste", ouvrant la possibilité à des poursuites judiciaires renforcées contre ses utilisateurs dans le pays. Le titre évoluait en baisse de 4% dans les premiers échanges.

Du côté des devises et du pétrole

La livre se stabilisait face au dollar, après une nouvelle baisse du taux de chômage britannique et une action de la Banque d'Angleterre (BoE) sur le marché obligataire.

Vers 15h20, la livre prenait 0,25% à 1,1084 dollar. La monnaie européenne remontait (+0,22%) face au dollar, s'échangeant pour 0,9718 dollar (+0,16%).

Les cours du pétrole reculaient à nouveau mardi, les inquiétudes sur une récession qui plomberait la demande mondiale reprenant le dessus. Vers 15h10, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre cédait 1,73% à 94,57 dollars, et celui de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en novembre perdait 1,87% à 89,43 dollars.

Les valeurs pétrolières pliaient comme TotalEnergies (-2,25%) à Paris, BP (-2,43%) et Shell (-1,70%) à Londres ou encore Eni (-2,65%) à Milan.

afp/vj