Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales sont proches de finir vendredi leur pire semaine depuis mars avec les craintes concernant l'économie chinoise et l'hypothèse d'une nouvelle hausse des taux d'intérêt de la banque centrale américaine.

En Europe, Paris cédait 1,07%, Francfort 1,14%, Londres 1,20% et Milan 0,93% vers 13H35 GMT. A Zurich, le SMI perdait 0,99%.

Sur l'ensemble de la semaine, l'indice paneuropéen Stoxx600 recule de 2,83%, son plus fort repli depuis début juillet.

Wall Street a ouvert en baisse: le Nasdaq recule de 0,93%, le Dow Jones de 0,31% et le S&P 500 de 0,53%. Sur la semaine, le repli de ces trois indices oscille entre 2,5% et 3,3%.

En Asie, la Bourse de Hong Kong a perdu 2,05%, plombée par l'aversion au risque des investisseurs après la demande de placement en procédure de faillite aux Etats-Unis du géant immobilier chinois Evergrande.

L'indice mondial MSCI World s'achemine ainsi vers sa pire semaine depuis mars (-2,38%), au moment de la crise bancaire.

Les investisseurs ont été surpris par le compte-rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui a douché leurs espoirs que la banque centrale ne procède plus à des hausses de ses taux.

"Et comme si ce n'était pas assez", d'autres données publiées par la Fed d'Atlanta sur la vigueur de l'activité économique américaine "alimentent les inquiétudes sur le fait qu'avec une croissance aussi forte, l'inflation américaine ne pourrait que prendre un virage à 180 degrés et remonter", commente Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

La détente vendredi sur les marchés obligataires n'effaçait pas la nette remontée des derniers jours, qui a mené le rendement de l'emprunt à 10 ans américain à son plus haut depuis 2007. Vers 13H30 GMT, il s'établissait à 4,26%, contre 4,28% à la clôture de la veille. Le repli était plus marqué en Europe: le taux de l'emprunt français à 10 ans évolue autour de 3,17%, contre 3,25% la veille et un pic à 3,27% mardi.

"Dans le même temps, les inquiétudes concernant le secteur immobilier en Chine et son économie qui faiblit se renforcent", commente Sophie Lund-Yates, analyste chez Hargreaves Lansdown.

Jeudi, le géant de l'immobilier chinois Evergrande, lourdement endetté, a requis son placement aux Etats-Unis sous procédure de faillite selon des documents judiciaires, une mesure visant à protéger ses actifs américains, le temps qu'un accord de restructuration de sa dette soit trouvé.

Fébrilité sur le luxe et l'immobilier ___

En Europe, les secteurs sensibles à la Chine, comme le luxe, souffraient: LVMH reculait de 2,24%, et de 6,47% sur l'ensemble de la semaine, sa plus forte baisse depuis mai 2022.

Dans le secteur immobilier, le géant des centres commerciaux Unibail Rodamco Westfield reculait de 2,92%.

Aux Etats-Unis, les groupes chinois côtés à Wall Street reculaient aussi: Alibaba de 3,42%, JD.com de 4,66% et Tencent de 3,99%.

Aversion au risque sur le pétrole et les devises ___

Les cours du pétrole baissaient vendredi, subissant leur première baisse hebdomadaire depuis juillet, le marché s'inquiétant de la demande de la Chine.

Vers 13H20 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, perdait 0,55% à 83,66 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en septembre, cédait 0,26% à 80,18 dollars. Les deux références perdent autour de 3,6% sur la semaine.

Sur le marché des changes, le dollar profitait de son statut de valeur refuge: l'euro cédait 0,10% à 1,0861 dollar pour un euro et la livre 0,16% à 1,2726 livre.

Le bitcoin reculait de 5,09% à 26.235 dollars, connaissant sa plus forte baisse sur une semaine depuis novembre 2022 (-10,72%), victime de l'aversion au risque des investisseurs.

afp/rp