Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers perdent leur dynamisme mercredi et sont orientées globalement à la baisse, excepté la Bourse de Londres qui s'appuie sur le ralentissement de l'inflation pour bondir.

Wall Street se dirige vers une ouverture en baisse d'environ 0,2% selon les contrats à terme des trois principaux indices.

En Europe, Paris (+0,08%) et Francfort (-0,03%) étaient stables, Milan reculait de 0,23% vers 13H00 GMT.

Londres se démarquait et avançait de 0,62%, dopée par le ralentissement de l'inflation à 3,9% en novembre au Royaume-Uni, sur un an, le rythme de hausse des prix le plus faible en plus de deux ans.

En réaction, la livre britannique reculait de 0,74% à 1,2638 dollar pour une livre. Par rapport à l'euro, elle perdait 0,35%.

Le taux d'intérêt de l'emprunt du Royaume-Uni à deux ans reculait fortement de 0,15 point de pourcentage à 4,08% vers 13H00 GMT, les investisseurs attendant des baisses de taux de la Banque d'Angleterre. L'équivalent à dix ans reculait aussi, à 3,53% contre 3,65% à la clôture de mardi.

"Ces données ont donné du crédit aux paris selon lesquels la Banque d'Angleterre commencera à réduire ses taux l'année prochaine", souligne Neil Wilson, analyste de Finalto.

Le taux d'intérêt de l'emprunt de l'Allemagne à dix ans est passé sous la barre des 2% pour la première fois depuis mars. Il tombait à 1,96% contre 2,01% mardi, après la publication de l'indice des prix de gros qui ont plus ralenti qu'attendu par les analystes en Allemagne en novembre.

La hausse des marchés boursiers des dernières séances est soutenue par la baisse des taux d'intérêt obligataires après que le président de la banque centrale américaine a indiqué que ses membres avaient discuté d'un calendrier de baisses de taux d'intérêt directeurs.

"Les investisseurs rêvent de baisses de taux agressives dans un contexte de forte croissance économique, ce qui n'est pas la bonne recette pour atténuer l'inflation et la maintenir à un niveau suffisamment bas", prévient Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Plusieurs responsables de la banque centrale américaine ont d'ailleurs tenté d'atténuer l'optimisme des marchés.

Dernier en date, le président de la Fed d'Atlanta Raphael Bostic a déclaré mardi que, selon lui, "l'inflation va baisser relativement lentement au cours des six prochains mois, ce qui signifie qu'il n'y aura pas d'urgence à sortir de de notre politique restrictive".

Dans ce contexte, les investisseurs vont particulièrement scruter la publication vendredi de l'indice d'inflation PCE aux Etats-Unis pour novembre, le baromètre préféré de la Fed pour la hausse des prix.

Telefonica et l'Etat espagnol sur la même ligne

L'Etat espagnol va acquérir 10% du capital de Telefónica, le géant espagnol des télécoms, afin d'en devenir "actionnaire public de référence", a annoncé mardi le gouvernement de gauche espagnol de Pedro Sánchez. Le titre de Telefonica progressait de 3,76% à Madrid.

Fedex alerte

Le groupe américain de livraison de lettres et de colis Fedex a subi un recul de son chiffre d'affaires au dernier trimestre, du fait notamment de volumes moindres. Son action reculait de plus de 10% dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de Wall Street.

Le pétrole sous surveillance

Les prix du pétrole continuent à gagner du terrain mercredi, soutenus par les tensions en mer Rouge susceptibles de perturber l'approvisionnement et de rehausser les coûts de transport des hydrocarbures.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, montait de 1,12% vers 12H55, à 80,12 dollars. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI), avec échéance en janvier, gagnait 1,41%, à 75 dollars.

Ce contexte fait aussi progresser les actions des transporteurs maritimes Maersk (+1,83% à Copenhague) et Hapag-Lloyd (+2,78% à Francfort).

Sur le marché obligataire, le rendement de l'emprunt des Etats-Unis à dix ans s'établissait à 3,87%, contre 3,93% la veille.

L'euro cédait 0,38% à 1,0939 dollar pour un euro.

Le bitcoin gagnait 1,06% à 42'952 dollars.

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