Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers connaissent un coup d'arrêt et les taux d'intérêt obligataires grimpent vendredi, après la publication d'une forte hausse surprise des créations d'emplois aux Etats-Unis.

Wall Street a ouvert en baisse: le Dow Jones cédait 0,55%, le S&P 500 0,69% et le Nasdaq 0,70% vers 15H55 HEC.

En Europe, après un début de séance dans le vert, les indices boursiers ont freiné des quatre fers: Paris (+0,03%), Francfort (+0,06%) et Londres (+0,10%) étaient stables, Milan grappillait 0,25%.

Les créations d'emplois ont rebondi de façon inattendue en septembre aux Etats-Unis, avec 336.000 postes créés, deux fois plus qu'attendu par les économistes. "Un véritable choc" pour John Plassard, spécialiste en investissement de Mirabaud.

"Ce sont les chiffres les plus élevés depuis huit mois et les chiffres d'août ont aussi été nettement revus à la hausse", poursuit-il. Le nombre de créations d'emplois en août a atteint 227.000, contre 187.000 précédemment annoncé.

Les secteurs des loisirs et de l'hôtellerie, de la santé, des services techniques, professionnels et scientifiques, de l'aide sociale, ont principalement embauché, de même que le secteur public - enseignement et administrations locales -, précise le département du Travail.

Le taux de chômage est resté stable, à 3,8%, et la croissance des salaires a légèrement décéléré.

Pour John Plassard, cela "indique que le marché de l'emploi se détend progressivement, mais reste résistant malgré la campagne de resserrement de la Réserve fédérale" américaine.

Ce rapport "suggère que les progrès concernant un rééquilibrage du marché de l'emploi ont significativement calé et que des actions supplémentaires de la part de la Fed pourraient être nécessaires", commente Stephen Innes, associé de SPI Asset Management.

La banque centrale américaine surveille de très près le marché de l'emploi et craint que des salaires en hausses alimentent l'inflation, mettant à mal ses efforts pour la ramener au niveau de 2%.

En réaction, sur le marché obligataire, le taux d'intérêt de la dette américaine à dix ans grimpait à 4,83% vers 13H55 GMT, contre 4,72% la veille en clôture.

Celui de l'échéance à 30 ans a touché un plus haut à 5,05%, un record depuis début juillet 2007, au début de la crise financières des subprimes.

Le dollar se renforçait face à la plupart des autres devises. Il gagnait 0,39% face à l'euro à 1,0508 dollar pour un euro.

Wetherspoon avec modération

Les pubs britanniques Wetherspoon reculaient de 7,04% à Londres, après avoir annoncé un retour aux bénéfices annuels pour la première fois depuis la pandémie mais refroidi les investisseurs en disant attendre un simple "résultat raisonnable" pour l'exercice en cours.

Philips de nouveau pénalisé pour ses respirateurs

Le titre du fabricant néerlandais de matériel médical Philips chutait de 8,21% à Amsterdam, lesté par un nouvel avis des autorités sanitaires américaines demandant des tests supplémentaires pour ses appareils respirateurs rappelés.

Le pétrole se stabilise

Le pétrole se stabilisait vendredi, pris entre inquiétudes sur la demande et l'annonce par la Russie de l'allègement de ses restrictions d'exportations sur le diesel sous certaines conditions.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre reculait légèrement de 0,10% à 83,95 dollars vers 13H50 GMT. Le West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en novembre était stable (+0,06%) à 82,38 dollars.

Le bitcoin se négociait à 27'504 dollars, stable par rapport à la veille.

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