Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux évoluaient en baisse vendredi, les investisseurs réagissant mal à la remontée des taux obligataires, au plus haut depuis plus d'un mois, et à celle des prix du pétrole.

Les places européennes évoluaient en nette baisse à mi-séance: vers 12H55 GMT, Paris reculait de 1,57%, Francfort de 1,74%, Londres de 0,75% et Milan de 1,47%.

Wall Street se préparait à une ouverture en baisse entre 0,4% et 1,1% selon les contrats à terme des trois principaux indices.

En Asie, Hong Kong a cédé 2,01% et Shanghai 0,30%. Tokyo est parvenue à finir la séance (+0,31%) et la semaine en territoire positif, grâce à la dépréciation du yen.

En Europe, les taux souverains repartaient à la hausse vendredi, après une accalmie la veille, revenant près de leur plus haut niveau depuis le 3 janvier en France, à 2,82%, et en Allemagne, à 2,35%. Le taux américain à 10 ans était à 3,71%, contre 3,66% jeudi à la clôture.

La longue série d'interventions des banquiers centraux pour rappeler aux investisseurs que la lutte contre l'inflation n'est pas terminée et qu'elle pourrait encore nécessiter des hausses des taux directeurs a fini par changer un peu leur vision sur les politiques monétaires à venir.

"La vigueur du marché de l'emploi aux États-Unis, la récente remontée des prix de l'énergie et des matières premières avec la réouverture de la Chine, ainsi que le bond des prix des voitures d'occasion sont autant de signaux d'alarme" sur la trajectoire de l'inflation, détaille Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote Bank.

Les investisseurs ont pris connaissance durant la nuit de plusieurs indicateurs économiques chinois. Les données, "mitigées" pour les analystes de la Deutsche Bank, "mettent en évidence une reprise économique hésitante" après la fin de la politique zéro-Covid.

Toujours côté indicateurs, le Royaume-Uni a enregistré une croissance nulle au quatrième trimestre, lui permettant d'éviter la récession technique qui était crainte.

L'armement recherché ___

Le groupe suédois d'armement et d'aéronautique Saab, qui fabrique l'avion de combat Gripen, s'envolait de 9,63% après avoir annoncé un bond de ses commandes et de ses profits au quatrième trimestre, tirés par le réarmement provoqué par l'invasion de l'Ukraine.

D'autres valeurs du secteur en Europe étaient en hausse, comme Thalès (+2,23%), Dassault Aviation (+0,85%), Leonardo (+1,47%), Rheinmetall (+0,91%).

La guerre en Ukraine reprenait en intensité vendredi, la Russie ayant mené une attaque "massive" avec des dizaines de missiles et des drones explosifs visant plusieurs sites énergétiques en Ukraine, après une tournée en Europe de Volodymyr Zelensky pour réclamer plus d'armes

Les pétrolières remontent ___

Les entreprises liées au pétrole occupaient le sommet des indices, avec la remontée des cours du brut cette semaine.

Le géant italien de l'énergie Enel (+0,79%) a vu ses recettes bondir de 63,9% en 2022, dépassant les attentes, sous l'effet de la hausse des prix et des volumes des ventes en Italie et en Espagne, selon des résultats préliminaires. Ailleurs, TotalEnergies gagnait 2,35%, Repsol 3,46%, BP 3,56%.

Du côté du pétrole et des devises ___

Les prix du pétrole continuaient à progresser avec l'annonce que la Russie allait réduire en mars sa production de pétrole brut de 500.000 barils par jour.

Le baril de Brent, qui arrive à échéance en avril, valait 86,33 dollars (+2,14% sur la séance, +7,97% sur la semaine) et celui de WTI américain, pour échéance en mars, 79,71 dollars (+2,13% sur la séance, +8,63% sur la semaine).

L'euro reculait de 0,48% à 1,0688 dollar, et la livre de 0,21% à 1,2095 dollar vers 12H50 GMT.

Le Premier ministre japonais Fumio Kishida prévoit de proposer l'économiste Kazuo Ueda comme prochain gouverneur de la Banque du Japon (BoJ), ont annoncé vendredi plusieurs médias nippons sans citer de sources, une surprise qui a fait brièvement bondir le yen. Il s'établissait à 130,96 yens pour un dollar vers 12H52 GMT.

Le bitcoin reculait de 0,44% à 21.760 dollars.

afp/rp