Paris (awp/afp) - Les investisseurs évitent les prises de risques sur les marchés mondiaux mardi, au milieu d'une semaine dense en résultats d'entreprises, les dernières publications dans le secteur bancaire ayant ravivé quelques craintes.

L'Europe boursière était tirée vers le bas par les banques et le secteur des matières premières. Vers 11H45 GMT, Paris cédait 0,64%, Londres 0,25%, Francfort 0,10% et Milan 1,01%. A Zurich, le SMI gagnait 0,52%.

A New York, les trois principaux indices s'annonçaient en baisse d'environ 0,4% selon leur contrat à terme.

La banque américaine First Republic a fait état d'une forte baisse de ses dépôts lundi soir et son action chutait de plus de 20% dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de la Bourse.

Les investisseurs ont également du mal à digérer les résultats moins bons que prévu que de la banque suisse UBS (-1,13% à Zurich), malgré "de fortes entrées de capitaux" au premier trimestre. Credit Suisse, qu'UBS compte racheter d'ici fin juin, cédait aussi 0,20%.

Les résultats, pourtant meilleurs qu'attendu, de Banco Santander (-5,22% à Madrid) n'ont pas été bien accueillis non plus. La banque espagnole a enregistré une baisse de 6% de ses dépôts en Espagne au premier trimestre par rapport à la période précédente, une tendance qui s'est inversée depuis.

A Paris, BNP Paribas (-2,38%) et Société Générale (-3,14%) connaissaient les pires baisses de l'indice CAC 40. A Francfort, Deutsche Bank cédait 2,52% et Commerzbank 1,83%. A Madrid, BBVA lâchait 2,35% et Banco Sabadell 3,78%.

"Les investisseurs font preuve de prudence avant les résultats des géants technologiques et quelques indicateurs macroéconomiques importants attendus plus tard cette semaine, avec les rendements obligataires orientés également à la baisse, signe d'un léger sentiment d'aversion au risque qui s'installe", commente Neil Wilson, analyste de Finalto.

Mardi après la clôture de Wall Street, ce sera Alphabet (maison mère de Google), le premier mastodonte du Nasdaq à publier ses résultats trimestriels avant que Meta et Amazon ne suive dans les prochains jours.

"Toute déception pourrait pousser les investisseurs à revoir les anticipations de bénéfices sur le reste de l'année", ce qui aurait un effet négatif sur les actions, explique Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Tous secteurs confondus, les investisseurs attendent aussi Boeing, American Airlines, Chevron, Kering, Sanofi, TotalEnergies, AstraZeneca, Unilever, GSK, Deutsche Bank, BASF, Mercedes, ou encore Repsol cette semaine.

En outre, le risque de défaut de paiement des Etats-Unis si une solution n'est pas trouvée sur l'épineux dossier du plafond de la dette américaine inquiète les investisseurs.

Primark s'effiloche ___

Associated British Foods (ABF), la maison mère de la chaîne de vêtements bon marché Primark, perdait 3,29% à Londres, après avoir annoncé un résultat d'exploitation en baisse à cause de l'envolée de ses coûts, malgré une hausse de 10% de son bénéfice net pour son premier semestre décalé.

Thyssenkrupp fond ___

Le géant allemand de l'acier et des technologies Thyssenkrupp (-4,41% à Francfort) continue de chuter après l'annonce lundi du départ surprise de sa dirigeante Martina Merz qui a fait plonger l'action de 12%.

Course en tête pour General Motors ___

Le constructeur automobile américain General Motors (+3,5% dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de Wall Street) a relevé ses prévisions de bénéfices pour l'ensemble de l'année, après avoir dévoilé des résultats meilleurs que prévu pour le premier trimestre.

Du côté des devises et des matières premières ___

Les prix du pétrole étaient en baisse vers 11H45 GMT. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 81,99 dollars (-0,89%). Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois s'échangeait à 78,18 dollars (-0,74%).

Sur le marché des changes, l'euro perdait 0,29% face au dollar à 1,1014 dollar pour un euro.

Sur le marché obligataire, les rendements obligataires baissaient pour les États européens et les États-Unis. Celui de la dette allemande à 10 ans valait 2,45%, contre 2,51% à la clôture de la veille.

Le bitcoin lâchait 0,19% à 27.410 dollars.

afp/rp