Paris (awp/afp) - Les incertitudes économiques sur les politiques des banques centrales, l'inflation et l'approche de la saison des résultats d'entreprises mettaient les Bourses mondiales dans de mauvaises dispositions lundi.

Après une ouverture en nette baisse, les places boursières européennes évoluaient sans tendance: Paris perdait 0,13%, Londres 0,29% et Milan 0,06%, mais Francfort montait de 0,76%, vers 10H20 GMT. A Zurich, le SMI cédait 0,61%.

En Asie, Hong Kong a chuté de 2,95%, Shanghai a perdu 1,66%. La Bourse de Tokyo est restée fermée, en raison d'un jour férié au Japon.

Wall Street restait dans cette tendance morose, avec des baisses entre 0,1 et 0,3% attendues pour les trois principaux indices dans les échanges électroniques d'avant-séance.

La solidité du marché de l'emploi aux États-Unis, encore confirmée vendredi, donne des arguments à la banque centrale américaine pour durcir sa politique monétaire dans sa lutte contre l'inflation, ce qui déplait aux marchés.

"Le marché de l'emploi américain est trop tendu pour remonter le moral des investisseurs", résume Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Les créations d'emplois montrent la résilience de l'économie américaine face aux premiers relèvements du taux directeur de l'institution. Par ailleurs, plus un marché de l'emploi est tendu, plus il y a pression pour des augmentations de salaires, ce qui favorise la hausse des prix en général.

Sur le marché de la dette des États, les taux variaient peu. Le marché obligataire américain est fermé lundi en raison d'un jour férié (Columbus Day) qui n'affecte pas les marchés actions.

Seuls les taux d'intérêt pour les emprunts britanniques montaient nettement, revenant à 4,38% contre 4,23% vendredi soir, les investisseurs passant outre l'annonce de la Banque d'Angleterre de nouvelles mesures pour assurer la stabilité financière sur les marchés britanniques, à quelques jours de l'expiration d'un programme de rachat de bons du Trésor à long terme.

Le ministre des Finances britannique Kwasi Kwarteng a annoncé qu'il avançait la présentation de ses prévisions budgétaires, initialement programmée fin novembre, afin de rassurer les marchés secoués par ses annonces fiscales massives et non chiffrées le mois dernier.

Dans le domaine géopolitique, les tensions se sont encore accrues en Europe. Le président russe Vladimir Poutine a indiqué lundi que la Russie avait lancé une campagne "massive" de bombardements de l'Ukraine en réplique à l'attaque "terroriste" ukrainienne qui a détruit une partie du pont de Crimée.

Accélération des négociations Renault-Nissan ___

Nissan pourrait bientôt renverser la table dans son Alliance avec Renault, rééquilibrant leurs participations croisées et accélérant sur l'électrique. Renault pourrait réduire sa participation dans Nissan, ce que les investisseurs accueillaient favorablement (+3,41%). La Bourse japonaise étant fermée lundi, le cours de Nissan n'a pas évolué.

DS Smith emballant ___

Le groupe britannique de papier et d'emballage DS Smith s'envolait de 12% à la Bourse de Londres après avoir augmenté ses prévisions de résultats pour l'année en cours, grâce à une "forte croissance des revenus" et des réductions de coûts.

Du côté des devises et du pétrole ___

L'anticipation d'une politique monétaire plus stricte de la banque centrale américaine favorisait le dollar. Vers 12H00 GMT, l'euro cédait 0,47% à 0,9699 dollar et la livre 0,19% à 1,1065 dollar.

Le bitcoin se repliait de 0,76% à 19.340 dollars.

Après leur bond de la semaine passée, les cours du pétrole se tassaient. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre reculait de 0,71% à 97,22 dollars et celui de WTI américain pour livraison en novembre de 0,93% à 91,77 dollars, vers 11H50 GMT.

afp/rp