New York (awp/afp) - Les marchés mondiaux sont restés divisés jeudi, dernière séance d'un mois d'août difficile, après des données montrant que la bataille contre l'inflation menée par les banques centrales est loin d'être terminée.

Wall Street a terminé sans direction: l'indice Dow Jones a perdu 0,48% et le S&P 500 a cédé 0,16% tandis que le Nasdaq a grappillé 0,11%, parvenant à enlever une cinquième séance de hausse d'affilée.

En Europe, Francfort s'est démarquée avec une hausse de 0,35%. Milan a perdu 0,29%, Londres 0,46% et Paris 0,65%. A Zurich, le SMI a gagné 0,32%.

Ces sept indices ont terminé le mois d'août sur une perte mensuelle. L'indice mondial des actions MSCI World recule de plus de 2% sur le mois, sa pire performance depuis février.

La séance a été dominée par les données sur l'inflation mais aussi limitée, dans l'attente de l'important rapport sur l'emploi américain prévu vendredi .

Le taux annuel de la zone euro est resté stable en août à 5,3%, a annoncé jeudi Eurostat, un chiffre supérieur aux anticipations des analystes (5,1%).

"La bonne nouvelle est que l'inflation de base (qui ne prend pas en compte les prix volatils de l'énergie et de l'alimentation, NDLR), la mesure préférée de la Banque centrale européenne (BCE), a ralenti comme prévu", rapporte Christophe Boucher, directeur des investissements d'ABN Amro Investment Solutions.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt des dettes souveraines européennes, reculaient, en particulier les échéances à court terme qui sont plus sensibles aux anticipations de politique monétaire.

Pour Christophe Boucher, ces chiffres d'inflation, combinés "à une détérioration des perspectives économiques, seront probablement suffisants pour que la BCE fasse une pause (dans ses hausses de taux, NDLR) lors de sa réunion de septembre".

Aux Etats-Unis, l'inflation a recommencé à accélérer en juillet, à 3,3% sur un an contre 3,0% en juin selon l'indice PCE publié jeudi, mesure privilégiée par la banque centrale américaine (Fed).

La hausse des prix, des services notamment, "remet en cause l'idée selon laquelle le ralentissement est à l'oeuvre et risque d'inquiéter les responsables de la Fed à l'approche de la réunion du comité monétaire de la banque centrale en septembre" pense Ben Ayers, économiste à Nationwide.

Vendredi avec les chiffres des créations d'emplois et du chômage aux Etats-Unis, on attend un ralentissement des nouvelles embauches et une hausse marginale du taux de chômage qui seraient vue d'un bon oeil par les marchés, car cela donnerait moins de raisons à la Banque centrale américaine (Fed) de garder ces taux d'intérêt élevés longtemps.

Les résultats d'UBS salués ___

Le géant bancaire suisse UBS a engrangé un bénéfice net de 29 milliards de dollars au 2e trimestre 2023, grâce au rachat à un prix défiant toute concurrence de sa grande rivale Credit Suisse, dont l'intégration devrait donner lieu à plus de 10 milliards de dollars d'économies mais qui va entraîner 3.000 suppressions de postes en Suisse.

Son action a gagné de 6,05% à Zurich.

Salesforce en puissance ___

Salesforce, le géant des logiciels de relations clients, a affiché un bénéfice et chiffre d'affaires plus forts qu'attendu et a relevé ses prévisions de ventes sur l'année à 34,8 milliards de dollars, porté notamment par le développement de l'intelligence artificielle. L'action a grimpé de 2,99%.

Pétrole en hausse ___

Les prix du pétrole ont accéléré leurs gains jeudi à l'approche de l'annonce de nouvelles coupes de production venant de pays producteurs de l'Opep+ (l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés) sur fond de marché déjà tendu.

Le baril de Brent de Mer du Nord a pris 1,16% à 86,86 dollars et celui de WTI américain a gagné 2,45% à 83,63 dollars.

Le prix du gaz en Europe a reculé de 9,21% à 35,75 euros le mégawattheure.

L'euro piquait du nez face au dollar: -0,74% à 1,0842 dollar pour un euro vers 20H45 GMT.

Le bitcoin baissait de 4,16% à 26.117 dollars.

afp/rp