New York (awp/afp) - Les marchés boursiers ont terminé en hausse jeudi au milieu d'une nouvelle salve de résultats d'entreprises et malgré l'annonce d'une contraction du PIB américain au deuxième trimestre, qui laisse espérer un assouplissement de la politique monétaire de la banque centrale américaine.

Après un début de séance hésitant, les places européennes ont clôturé en hausse, portées par les annonces outre-Atlantique. Paris a gagné 1,30%, Francfort 0,88% et Milan 2,10%. Londres a perdu 0,04%. A Zurich, le SMI a gagné 0,66%.

Wall Street a terminé optimiste également, dans l'idée que le ralentissement de l'économie américaine sera modéré et surtout que la Fed ne sera pas trop sévère sur les taux d'intérêt. Le Dow Jones a gagné 1,03%, le Nasdaq 1,08% et l'indice élargi S&P 500 1,21%.

Peu avant l'ouverture de Wall Street, le département du Commerce américain a annoncé une contraction du produit intérieur brut (PIB) des États-Unis au deuxième trimestre, faisant monter les risques de récession pour la première économie mondiale.

Mais les marchés ont réagi positivement à cette annonce, dans l'espoir qu'elle encourage la banque centrale américaine (Fed) à assouplir sa politique de hausse des taux directeurs, destinée à contenir l'inflation galopante.

La veille, les taux avaient été relevés de trois quarts de point de pourcentage. Le patron de l'institution Jerome Powell avait assuré que l'économie américaine n'était pas en récession et qu'il voulait l'éviter même s'il a reconnu un ralentissement.

Le président Joe Biden a affirmé que cette contraction ne "ressemblait pas à une récession", pointant la bonne santé du marché du Travail. Janet Yellen, sa ministre des finances, a martelé que l'économie "demeurait résiliente".

Elle a décrit "une économie en transition vers une croissance plus stable et durable".

"On assiste à une très nette transition entre un marché qui réagissait toujours de façon négative à toute information et un marché tourné vers le positif", a assuré à l'AFP Adam Sarhan de 50 Park Investment.

Pour Jack Albin de Cresset Management "il y a une tendance à penser que la récession va être modérée", indiquait aussi Jack Albin de Cresset Management.

"On dirait que la Fed pourrait avoir la voie facile dans son combat contre l'inflation, sans infliger trop de douleur à l'économie", a-t-il affirmé.

"Les marchés semblent rassurés par ses propos et les résultats d'entreprise globalement moins mauvais que ce qui était craint", ajoutait Vincent Manuel, directeur des investissements de Indosuez Wealth Management.

L'annonce du PIB américain a toutefois déclenché "une réaction très forte du marché obligataire", souligne Vincent Manuel: "il a accéléré la tendance de baisse des taux d'intérêt longs des dettes d'État alors que les marchés sont passés de la crainte de l'inflation à celle de la récession".

Les taux sur les bons à dix ans américains ont chuté à leur plus bas depuis presque 4 mois, à 2,67% à dix ans.

En Europe, les taux ont également baissé, perdant jusqu'à 15,3 points de base en Espagne (1,97%).

L'or noir rapporte toujours plus ___

Les prix des hydrocarbures, qui flambent depuis l'invasion russe de l'Ukraine, ont propulsé les bénéfices des géants pétroliers.

Shell a dévoilé un bénéfice net à 18 milliards de dollars et le groupe français TotalEnergies à 5,7 milliards de dollars au deuxième trimestre.

L'action Shell n'a gagné que 0,70% et celle de TotalEnergies a reculé de 3,33%.

Dans un marché volatile, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a pris 0,48% à 107,14 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois a reculé de 0,86% à 96,42 dollars.

Sur fond de tensions encore accrues sur l'approvisionnement en gaz russe, le prix du gaz naturel européen s'est stabilisé lui à 199,15 euros le mégawattheure. Mercredi, il avait dépassé les 225 euros.

Première baisse du chiffre d'affaires pour Facebook ___

Meta (Facebook) a plongé de 5,22% après avoir accusé pour la première fois de son histoire une baisse de ses recettes, liée à la concurrence de TikTok et aux réductions de dépenses des annonceurs publicitaires.

Amazon qui a conclu comme le Nasdaq à +1,08%, repartait comme une fusée (+11,83%) dans les échanges après la clôture à l'annonce de ses résultats.

Le numéro 1 de la distribution en ligne a affiché des recettes trimestrielles en hausse de 7% même si le groupe a accusé une perte de deux milliards liée à un investissement douloureux dans le constructeur d'automobiles électriques Rivian.

Apple brillait aussi dans les échanges électroniques après la fermeture du marché (4%), dans le sillage de profits pourtant en recul mais avec des ventes d'iPhone qui ont dépassé les attentes.

Du côté des devises ___

L'euro cédait 0,15% face au dollar à 1,0185 dollar vers 19H00 GMT.

Le bitcoin avançait de 4,42% à 23.792 dollars.

afp/rp