Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes progressaient pour une deuxième séance consécutive mardi, après une semaine difficile du côté des investisseurs à la suite de doutes sur la politique française. En grande forme, Wall Street s'apprêtait à continuer sur sa lancée.

Après une hausse de 0,91% lundi, la Bourse de Paris gagnait 0,49% vers 12h25. Francfort prenait 0,39%, Milan 1,20%, Londres 0,42%. Les investisseurs restent concentrés sur la situation politique en France avec la campagne pour les élections législatives aux résultats incertains. Quant à la Bourse suisse, elle voyait son indice vedette SMI progresser de 0,18% vers 12h40.

Sur le marché obligataire, l'écart entre le taux français et allemand se réduisait un peu (2,43% pour le taux allemand contre 3,19% pour le taux français) après avoir nettement augmenté la semaine passée. Pour les investisseurs, "la question de savoir quel nouveau gouvernement à Paris prendra position sur l'euro et l'Union européenne est trop ouverte", analyse Jochen Stanzl, de CMC Markets.

Après les élections européennes, les Vingt-Sept poursuivent leurs tractations en vue d'un accord formel fin juin sur les postes clés de l'Union européenne, après un premier tour de table lundi à l'issue duquel Ursula von der Leyen est restée favorite pour le "top job" à la Commission européenne.

L'ambiance sur les marchés est bien meilleure aux Etats-Unis, ou Nasdaq et S&P 500 ont tous deux battu leur record, portés une fois encore par les géants de la tech. Mardi, à la veille d'un jour férié, le Nasdaq est attendu en hausse de 0,2% à l'ouverture, le S&P 500 et le Dow Jones stable, selon les contrats à terme des trois indices.

"La lenteur de la reprise et les troubles politiques en Europe, la guerre en Ukraine et les tensions géopolitiques avec la Chine contribuent à attirer les fonds d'investissement vers les marchés américains grâce à de nouvelles opportunités en matière d'intelligence artificielle - et à des taux d'intérêt élevés" selon Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote.

Les investisseurs peuvent d'autant plus se concentrer sur les incertitudes politiques que l'agenda des marchés est par ailleurs assez creux. L'inflation définitive de la zone euro n'a pas changé de l'estimation initiale, à 2,6% sur un an en mai. Le moral des investisseurs allemands a poursuivi sa hausse en juin, mais à un rythme freiné sur fond de regain d'inflation en zone euro et de jugement dégradé sur la conjoncture du moment.

Sont encore attendues les ventes au détail ainsi que la production industrielle aux Etats-Unis.

En Asie, après avoir souffert lundi, la Bourse de Tokyo s'est reprise également (+1,00%). Shanghai a gagné 0,48% tandis que Hong Kong a cédé 0,11%.

Le modèle de Carrefour remis en cause

L'action du distributeur français Carrefour chutait de 8,12%, à son plus bas niveau depuis plus de trois ans après des informations de presse sur une lourde amende demandée par le ministère de l'Economie en raison des liens du groupe avec les magasins franchisés. Le groupe a contesté les conclusions de Bercy auprès de l'AFP.

XP Power n'a plus de jus

Le spécialiste de l'alimentation électrique XP Power, basé à Singapour mais coté à Londres, dévissait de plus de 15% mardi matin après que l'américain Advanced Energy a renoncé à une offre de rachat formulée en mai à 571 millions de livre (675 millions d'euros) - qui était jugée trop faible par l'entreprise ciblée.

Le pétrole se tasse

Les cours du pétrole s'affaissaient légèrement mardi, retombant après leur poussée de la veille, de nouveau plombés par des inquiétudes sur la demande avant une reprise attendue par les analystes. Le baril de Brent reculait de 0,08% à 84,18 dollars vers 12h15, et celui de WTI américain de 0,06% à 80,28 dollars.

L'euro cédait 0,13% à 1,0720 dollar pour un euro.

Le bitcoin lâchait 1,43% à 65'420 dollars.

afp/vj