New York (awp/afp) - Les Bourses occidentales ont rebondi mardi, soulagées par la décrue largement anticipée de l'inflation aux Etats-Unis en février et par l'éloignement d'un risque de contagion dans le secteur bancaire qui avait tourmenté les marchés ces derniers jours.

Après deux séances de turbulence, les places européennes ont remonté la pente, rebondissant de 1,86% à Paris, de 1,83% à Francfort et de 1,17% à Londres. A Zurich, le SMI a gagné 0,80%.

A Wall Street, le Dow Jones s'est apprécié de 1,06%, l'indice Nasdaq de 2,14% et l'indice élargi S&P 500 a pris 1,68%.

"Pour l'instant, les marchés semblent continuer à se calmer et les investisseurs européens, en particulier, sont de nouveau plus enclins à acheter (...). Chaque nouvelle positive agit actuellement comme un baume sur l'âme des acteurs du marché", explique Andreas Lipkow, analyste indépendant.

Les perturbations que connaît le secteur bancaire américain à la suite de la faillite de la banque Silicon Valley Bank (SVB) devraient avoir un impact limité sur les établissements européens, organisés différemment, selon l'agence d'évaluation financière américaine Moody's.

L'inflation a encore ralenti aux Etats-Unis en février à 6% sur un an, son plus faible niveau depuis près d'un an et demi. Elle a également décéléré sur un mois, à 0,4%, conformément là aussi aux attentes des analystes.

Mais les économistes s'inquiètent de l'inflation hors prix de l'alimentation et de l'énergie, qui est repartie à la hausse sur un mois, à 0,5% contre 0,4%.

"A l'heure de turbulences sur le marché, la lecture des chiffres de l'inflation complique la tâche de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui doit réaliser un exercice d'équilibriste pour à la fois faire baisser l'inflation et préserver la stabilité du système bancaire", commente Edoardo Campanella, économiste d'UniCredit.

Selon lui, "le stress dans le système bancaire a clairement changé la balance des risques en faveur d'une approche plus prudente" à la prochaine réunion de la Fed dans une semaine.

Les investisseurs qui se demandaient encore la semaine dernière si la Fed allait monter ses taux de 25 ou 50 points de base envisagent désormais 25 points, voire une pause dans le resserrement monétaire.

De son côté, la Banque centrale européenne (BCE) devrait relever ses taux jeudi d'un demi-point de pourcentage pour la troisième fois d'affilée, mais les observateurs spéculent sur la suite de son resserrement monétaire.

Les bancaires reprennent des couleurs ___

Les établissements financiers, qui ont perdu plus de 450 milliards d'euros de capitalisation boursière en deux jours, selon l'indice mondial MSCI financial, ont repris des couleurs à l'instar de Deutsche Bank (+4,09%), Commerzbank (+4,18%), BNP Paribas (+3,08%), Société Générale (+2,26%), Banco BPM (+1,33%), Standard Chartered 1,16% et HSBC 1,57%.

Martyrisées la veille, les banques américaines régionales et de taille moyenne se sont envolées, emmenée par First Republic, qui a repris 26,98% mardi, après avoir lâché près de 62% la veille.

Ont également profité de l'aspiration KeyCorp (+18,54%), maison mère de la banque de Cleveland (Ohio) KeyBank, l'enseigne de Phoenix (Arizona) Western Alliance (+14,36%) et la Californienne Pac West (+33,85%).

Meta élague encore ___

Meta, maison mère des réseaux sociaux Facebook et Instagram, va supprimer 10.000 postes de plus, après une première vague de 11.000 licenciements début novembre, a annoncé mardi le PDG du groupe, Mark Zuckerberg. L'action du groupe a flambé (+7,25%), emmenant avec elle tout le secteur technologique.

Sur les autres marchés ___

Après une spectaculaire détente des taux d'intérêt des emprunts des Etats lundi, le marché de la dette souveraine se retend fortement mardi: le rendement de l'emprunt à 10 ans américain s'établissait à 3,68%, contre 3,57% la veille.

Le dollar se stabilise face à l'euro, 1,0733 dollar contre 1,0731 la veille, ainsi que face à la livre, à 1,2159 dollar (-0,01%).

Le bitcoin grimpait de 1,70% à 24.632 dollars, après avoir bondi de plus de 12% lundi.

Les cours du pétrole ont fini en forte baisse mardi, au plus bas depuis quatre mois, les opérateurs toujours préoccupés par une possible récession consécutive aux resserrements monétaires.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a perdu 4,11%, pour clôturer à 77,45 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en avril, a lui abandonné 4,63%, à 71,33 dollars.

afp/rp