Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole se redressaient mardi à l'approche de l'entrée en vigueur des sanctions européennes contre le brut russe et alors que les analystes craignent une réduction de la production de l'Opep+.

Vers 09H20 GMT (11H20 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre montait de 1,57%, à 85,38 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois, prenait 1,38% à 77,77 dollars.

Les cours du brut reprenaient leur souffle après une nouvelle séance en baisse la veille, conduite par les risques croissants de récession mondiale, ce qui ferait s'effondrer la demande.

"Mais au-delà des préoccupations sur la demande, nous avons des problèmes sérieux concernant l'offre, liés aux sanctions à venir", explique Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb.

L'approche de l'entrée en vigueur de l'embargo de l'Union européenne sur les importations de pétrole russe le 5 décembre prochain soutient les cours, ramenant les craintes d'un manque d'approvisionnement sur le devant de la scène.

Un scénario fait aussi son chemin parmi les analystes: celui d'une nouvelle réduction de l'objectif de production total des membres de l'Opep+ (l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés, en tête desquels la Russie) lors de leur réunion du 5 octobre.

Début septembre, l'alliance avait choisi de baisser ses quotas de 100.000 barils par jour pour le mois d'octobre, réduction certes symbolique mais inédite depuis les coupes drastiques opérées par le groupe pour faire face à l'effondrement de la demande au plus fort de la pandémie de Covid-19.

"Le message de l'Opep+ au début du mois était très clair", affirme Craig Erlam, analyste chez Oanda. "Elle est prête à ajuster l'offre (...) si la volatilité se poursuit et que les prix ne reflètent plus" les fondamentaux du marché, selon elle.

Depuis la dernière réunion du groupe, les deux références mondiales du brut on chuté d'environ 10%, retrouvant leurs niveaux de janvier, bien loin des sommets enregistrés en mars, à 139,13 dollars pour le Brent et 130,50 dollars pour le WTI, au début de la guerre en Ukraine.

Pour "briser la dynamique négative" et "fixer un plancher aux prix" du brut, les analystes d'UBS estiment que l'Opep+ pourrait vouloir frapper plus fort et procéder à une coupe d'au moins 500.000 barils par jour lors de sa prochaine réunion.

Au risque de se tirer une balle dans le pied, fait valoir Craig Erlam: "en pleine crise de l'inflation et du coût de la vie, on peut se demander pourquoi le groupe voudrait maintenir les prix artificiellement élevés à court terme, car cela ne fera que rendre une récession mondiale encore plus probable".

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