Londres (awp/afp) - Les prix du pétrole rebondissent sans conviction jeudi, après leurs pertes marquées de la veille, tandis que le marché, préoccupé mercredi par la possibilité de faillite de la banque Credit Suisse, était quelque peu rassuré par la banque centrale helvétique.

Vers 10H30 GMT (11H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai gagnait 1,30%, à 74,65 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en avril, prenait 1,18%, à 68,41 dollars.

La veille, le Brent avait plongé à 71,67 dollars et le WTI à 65,65 dollars, des prix plus vus depuis plus de 15 mois.

"Les inquiétudes qui règnent sur le marché plombent les actifs à risque", dont le pétrole fait partie, "et les fondamentaux sont peu vigoureux en ce moment", expliquent les analystes d'ING.

Le marché pétrolier a, comme tous les autres, les yeux braqués sur le secteur bancaire, où, depuis la faillite de la banque américaine Silicon Valley Bank (SVB) la semaine dernière, subsiste le risque d'une réaction en chaîne qui provoquerait une crise financière.

La banque Credit Suisse, particulièrement scrutée mercredi, a annoncé dans la nuit qu'elle avait dû faire appel à la banque centrale suisse pour emprunter jusqu'à 50 milliards de francs suisses suisses (50,7 milliards d'euros) afin de "renforcer de manière préventive" ses liquidités.

Et une mauvaise nouvelle propre au marché pétrolier s'est ajoutée à ce tableau sombre : les réserves commerciales de brut continuent d'augmenter aux Etats-Unis, signe d'une surabondance de l'offre.

Pourtant, certains analystes se montrent optimistes, comme ceux d'ANZ : "Nous nous attendons à ce que ce mouvement de vente forcée ne dure pas", estiment-ils.

"La politique monétaire stricte a été une entrave pour le marché du pétrole", des taux élevés limitant la liquidité sur le marché et donc les investissements dans les actifs à risque, rappellent-ils.

Les banques centrales pourraient désormais être obligées d'arrêter de remonter leurs taux pour éviter de paralyser leurs systèmes bancaires, ce qui pourrait faire remonter le cours du pétrole.

La Banque centrale européenne (BCE) se réunira plus tard au cours de la séance. La Réserve fédérale américaine (Fed) tiendra sa propre réunion mardi et mercredi.

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