New York (awp/afp) - Les cours du pétrole se sont soudainement redressés mercredi après la parution de données faisant part d'une nette baisse des exportations saoudiennes, signe que le royaume pétrolier est disposé à faire des efforts pour réduire l'offre d'or noir sur le marché mondial.

Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 55,72 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,92 dollar par rapport à la clôture de lundi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour le contrat de février gagnait 1,76 dollar à 47,17 dollars.

Les cours du brut s'affichaient pourtant en baisse en cours d'échanges européens, les prix peinant à s'éloigner de leurs plus bas niveaux depuis l'été 2017 atteints fin décembre, à 49,93 dollars pour le Brent et à 42,36 dollars pour le WTI.

"Les données décevantes en provenance de Chine sur le secteur manufacturier ont vraiment pesé sur les prix du brut", a souligné John Kilduff d'Again Capital.

L'activité manufacturière chinoise s'est en effet dégradée fin 2018, malgré une légère amélioration de la production, notamment du fait d'une baisse des nouvelles commandes, selon l'indice indépendant Caixin.

"Même si c'est léger, c'est la première fois que la santé du secteur empire depuis mai 2017", souligne Caixin.

"Outre ces données chinoises, la production industrielle était en retrait en Asie le mois dernier", a ajouté Neil Wilson, analyste chez Markets.com, qui donne pour exemples la Corée du Sud, Taiwan et la Malaisie.

Un essoufflement de l'activité pèse sur la demande de pétrole. Or, en 2018, la Chine est devenue le premier importateur mondial d'or noir, ravissant ce titre aux Etats-Unis, selon les données de l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA).

Mais "le contre-poids aux craintes d'un ralentissement de la demande est l'engagement pris par les pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et la Russie à faire baisser leur production", a rappelé M. Kilduff.

Or selon des données de suivi automatique des pétroliers compilées par l'agence Bloomberg, l'Arabie saoudite a réduit en décembre ses exportations d'environ 500.000 barils par jour, avec notamment des volumes moins élevés en direction des Etats-Unis et de la Chine.

"Il semble bien que l'Arabie saoudite (chef de file du cartel, NLDR) soit prête à respecter scrupuleusement ses engagements", a relevé M. Kilduff.

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