Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux montaient lundi après l'annonce de la nomination par le président américain Joe Biden de Jerome Powell à la tête de la Réserve fédérale américaine, pour un second mandat.

Le Dow Jones évoluait en hausse de 0,80% vers 15h10 GMT, après trois séances de baisse. Toujours à New York, l'indice élargi S&P 500 gagnait 0,89% et l'indice technologique Nasdaq 0,84%.

Après leur recul de milieu de séance, sur les craintes de durcissement des mesures sanitaires en Europe, et notamment en Allemagne, les marchés européens se reprenaient. Paris montait de 0,25%, Londres de 0,26%, mais Francfort restait en baisse de 0,10%. A Zurich, le SMI était quasi à l'équilibre (-0,03%).

Jerome Powell a reçu l'assentiment de Joe Biden pour rester quatre ans de plus à la tête de la puissante banque centrale américaine. Nommé en 2018 par Donald Trump, il a su affirmer son indépendance avant de devoir gérer la crise économique du Covid-19.

Sa nomination doit désormais être confirmée au Sénat, d'abord par la commission bancaire puis en séance plénière. Il devrait bénéficier d'un soutien suffisamment large pour pouvoir rester numéro un de la Fed.

"Powell reçoit à juste titre beaucoup de crédit pour avoir stabilisé le navire au plus fort de la pandémie, alors que les marchés explosaient", estime Neil Wilson, de Markets.com.

Après 18 mois d'interventions massives, la Fed a commencé à réduire mi-novembre son soutien aux marchés, et le prochain défi de Jerome Powell sera la maîtrise l'inflation, actuellement galopante, tout en affectant le moins possible la reprise économique.

Un exercice périlleux, d'autant que la crise du Covid-19 n'est pas encore terminée. Plusieurs pays européens ont pris des mesures pour faire face à la résurgence des cas, dont l'Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et surtout l'Autriche où la population est reconfinée depuis lundi minuit.

La chancelière allemande sortante Angela Merkel a prévenu que les restrictions actuelles en Allemagne n'étaient "plus suffisantes" face à la "situation dramatique" provoquée par la flambée des infections, selon des sources au sein de son parti.

Par ailleurs, la Bourse de Santiago du Chili bondissait de 7,79% au lendemain du premier tour de la présidentielle où le candidat d'extrême-droite au programme économique ultra-libéral, José Antonio Kast, est arrivé en tête.

Les télécoms électrisés par TIM ___

Le fonds américain KKR a manifesté son intérêt pour racheter l'opérateur italien Telecom Italia (TIM), pour près de 11 milliards d'euros.

KKR propose 0,505 euro par action, soit une prime de plus de 40% par rapport au cours de clôture de vendredi, avant l'annonce, ce qui a fait bondir TIM de 29,41% à 0,45 euro lundi.

Vivendi, principal actionnaire de TIM, prenait de son côté 2,53% à 11,33 euros tandis que tout le secteur des télécoms était tiré dans le sillage de l'annonce.

A Francfort, Deutsche Telekom s'adjugeait 1,83%. A Londres, Vodafone gagnait 1,83% et BT 1,93%.

Neil Wilson rappelle que "les spéculations sur une éventuelle reprise de BT ont été nombreuses ces derniers temps et la manoeuvre de KKR renforce l'idée qu'Altice pourrait lancer une offre".

Il souligne que si le capital-investissement commence à s'intéresser à ce secteur, c'est que des plus-values pourraient être possibles sur d'autres entreprises.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin ___

Les prix du pétrole peinaient à rebondir lundi après une semaine de forte baisse, la vigueur du Covid-19 en Europe planant sur la demande d'or noir.

Vers 14H55 GMT, le cours du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier prenait 0,06% à 78,94 dollars.

Et le baril américain de WTI pour livraison en janvier, dont c'est le premier jour comme cotation de référence, cédait 0,21% à 75,95 dollars.

Dans le même temps, l'euro baissait de 0,37% face au billet vert à 1,1249 dollar, affaibli par la résurgence du Covid-19 en Europe.

Le bitcoin perdait 2,08% à 58.300 dollars.

afp/rp