Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales connaissaient une nouvelle journée de baisse mercredi, plombées par l'invasion russe de l'Ukraine, les rétorsions économiques occidentales et la flambée des prix du pétrole.

L'Europe évoluait dans le rouge dans les premiers échanges, au lendemain d'une forte baisse: Paris perdait 1,04%, Francfort 1,14%, Milan 0,13% vers 09h55. Seule Londres avançait, de 0,53%, tirée par les matières premières.

La Bourse de Tokyo, résiliente pendant les trois dernières séances, est retombée mercredi nettement (-1,68%), tout comme Hong Kong (-1,36%).

Mardi à Wall Street, le Dow Jones a perdu 1,76%, l'indice élargi S&P 500 1,55% et le Nasdaq, à dominante technologique 1,59%.

Les prix du pétrole ne s'arrêtaient pas de croître: le Brent dépassait 110 dollars le baril (111,20 dollars à 09h55) tandis que le WTI prenait 6,01% à 109,60 dollars après être avoir franchi un temps le seuil des 110 dollars, un record depuis 2013.

Les combats se poursuivent sur le territoire ukrainien, sept jours après le début de l'invasion russe.

Des troupes aéroportées ont débarqué à Kharkiv dans la nuit, a indiqué mercredi l'armée ukrainienne, en faisant état de combats en cours dans cette ville de l'est de l'Ukraine, avec 1,4 million d'habitants.

L'armée russe a affirmé mercredi matin s'être emparé de la ville portuaire ukrainienne de Kherson, située au sud du pays.

Le président américain Joe Biden s'en est pris lors de son discours sur l'état de l'Union au "dictateur" Vladimir Poutine, qui a selon lui sous-estimé la réaction de l'Occident.

Les sanctions financières massives mises en place devraient avoir des conséquences économiques "redoutables" avec une "baisse de la croissance et accélération des prix", relèvent les analystes de la Banque Postale AM.

Les actifs financiers refuges en temps de crise, comme l'or ou les emprunts d'Etats, s'ajustaient au lendemain de l'afflux massif des investisseurs.

Après s'être approché des 1.948 dollars peu avant l'ouverture des Bourses européennes, l'or reculait de 0,29% à 1.939,75 dollars.

Les rendements des emprunts d'Etat remontaient, mais restaient loin de combler leur chute de la veille. Le Bund allemand à 10 ans restait en négatif (-0,021%). Les rendements évoluent en sens inverse de leur prix.

Sommet de l'OPEP

Les producteurs de pétrole et leurs alliés de l'Opep+ se réunissent mercredi et devraient persister dans leur approche d'ouverture des vannes au compte-gouttes malgré les répercussions tous azimuts de la guerre.

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a bien annoncé mardi que ses pays membres allaient libérer 60 millions de barils de pétrole tirés de leurs réserves d'urgence pour stabiliser le marché, dont la moitié venant des Etats-Unis, mais "il ne s'agit pas d'une solution durable", note Ipek Ozkardeskaya, analyste du groupe bancaire Swissquote.

L'ensemble des matières premières, agricoles ou minières étaient affectées par le conflit en Ukraine et évoluaient à des niveaux élevés, ou à des records.

Le prix du gaz naturel de référence en Europe, côté sur le marché néerlandais, est remonté à 168 euros le mégawattheure vers 08H45 GMT, son plus haut niveau depuis le début de la crise en Ukraine et en hausse de plus de 25% sur la séance.

Les minières rebondissent

Plombées par la guerre en Ukraine, les valeurs minières reprenaient un peu de terrain mercredi: Evraz montait de 15,61% et Polymetal de 4,33% à Londres, ArcelorMittal de 4,74% à Paris.

Les pétrolières aussi montaient, comme BP (+2,41%), ou TotalEnergies (+1,86%).

Du côté des devises

L'euro reculait encore de 0,35% à 1,1087 dollars, au plus bas depuis juin 2020.

Le rouble cédait 6,36%, ayant perdu près d'un tiers de sa valeur en un mois.

Le bitcoin restait stable (-0,10% à 43'860 dollars) après deux jours de forte hausse.

afp/jh