Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales évoluaient en ordre dispersé jeudi après les décisions de la Banque centrale européenne, qui a provoqué un net recul des taux sur le marché obligataire européen et un repli de l'euro.

Wall Street a ouvert en hausse à l'exception des valeurs technologiques. Le Dow Jones prenait 1,17% à 14H10 GMT, le S&P 500 0,10%. Le Nasdaq perdait en revanche 0,73%, plombé par Meta.

Les marchés européens évoluaient en ordre dispersé: Paris reculait de 0,43%, Francfort de 0,04%, mais Londres prenait 0,23% et Milan 0,39% vers 14H10 GMT.

L'euro cédait 0,65% face au billet vert, à 1,0015 dollar vers 14H00 GMT, après avoir perdu plus de 1% un peu plus tôt.

Comme attendu des marchés, la Banque centrale européenne (BCE) a relevé ses principaux taux directeurs de 0,75 point, afin de faire face à la flambée de l'inflation en zone euro attisée par les conséquences de la guerre en Ukraine.

Le principal taux directeur de la BCE remonte à 2%, contre -0,25% au début de l'année, l'institution prévoyant "de continuer à relever" ses taux dans les prochains mois.

Les gardiens de l'euro vont aussi réduire les avantages des prêts anti-crise pour les banques, qui ne sont plus en phase avec la phase d'inflation élevée.

En hausse dans la matinée avant la décision de la BCE et la conférence de presse de Christine Lagarde, les taux sur le marché obligataire se détendaient nettement en Europe.

Le coût de l'emprunt pour l'État allemand à 10 ans, qui fait référence en Europe, baissait pour s'établir à 2,02%, contre 2,20% à son plus haut du jour avant la communication de la BCE.

Pour Alexandre Baradez, analyste d'IG France, le marché se concentre sur le fait que "la BCE note un ralentissement de l'économie de la zone euro et qu'elle va en tenir compte dans sa politique monétaire et se montrer moins agressive".

Meta s'écroule

A Wall Street, l'action de Meta s'écroulait de 22,27% à 14H05 GMT, acculé par des revenus en baisse, un bénéfice net divisé par deux et une stagnation du nombre d'utilisateurs.

Si Meta, (Facebook, Instagram, WhatsApp) traverse une mauvaise passe, son patron Mark Zuckerberg ne démord pas de son Graal: bâtir le métavers.

Les banques en mouvement

La banque Credit Suisse, dans la tourmente depuis plusieurs semaines au point que les marchés y ont vu l'ombre d'une faillite comme celle de Lehman Brothers a annoncé d'importants changements au cours de sa journée investisseurs jeudi mais le cours chutait de plus de 12%, retombant proche de ses plus bas niveau de début octobre.

La première banque danoise, Danske Bank, s'envolait de 12,20% après s'être dit "en mesure d'estimer avec un degré élevé de certitude" l'amende pour résoudre un énorme scandale de blanchiment d'argent.

La banque britannique Lloyds prenait 1,07% après avoir annoncé un bénéfice en baisse de 28% sur un an depuis le début de l'année, pénalisé par des provisions pour de possibles défauts de crédit dans un contexte économique difficile tant pour les entreprises que les ménages.

Les énergéticiens font le plein

Le géant de l'énergie français TotalEnergies (+2,82%) a annoncé 6,6 milliards de dollars de bénéfices de juillet à septembre jeudi, sans prendre en compte 3,1 milliards de dollars de provision liée à la Russie.

Pour le groupe Shell (+5,48% à Londres), le bénéfice net part du groupe du troisième trimestre s'est élevé à 6,7 milliards de dollars. L'Espagnol Repsol gagnait lui 4,78% en Bourse.

A l'inverse, les minières souffraient plus, notamment Anglo American après ses résultats (-2,96%) mais aussi Rio Tinto (-3,45%) ou ArcelorMittal (-2,35%).

Du côté des devises et des matières premières

La livre reculait de 0,28% à 1,1592 dollar.

Le bitcoin perdait 1,07% à 20'530 dollars.

Le baril de Brent du mer du Nord pour livraison décembre avançait de 1,22% à 96,86 dollars, celui du WTI américain de 1,84% à 89,53 dollars à 14H GMT.

Le prix du gaz naturel européen augmentait de 4,49% pour atteindre 109 euros le mégawattheure.

afp/buc