Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers ne dégageaient pas de tendance claire lundi et leur optimisme concernant une fin prochaine des hausses de taux était terni par les dernières prévisions économiques de Pékin.

En Europe, Paris grappillait 0,17%, Francfort de 0,27%, Milan de 0,16% tandis que Londres cédait 0,53% vers 12H40. A Zurich, le SMI cédait 0,33%.

Les Bourses d'Europe continentale avaient pourtant ouvert en hausse, juste le temps pour le CAC 40 à Paris de signer un nouveau record en séance à plus 7.400 points.

Wall Street s'orientait également vers un début de séance mitigé: les contrats à terme des trois principaux indices oscillaient autour de l'équilibre.

La Bourse de Tokyo a gagné 1,11% et a fini à son plus haut niveau depuis plus de trois mois, dans le sillage de la hausse de New York vendredi sur des espoirs de fin prochaine des resserrements monétaires.

En revanche, Hong Kong (+0,17% à la clôture définitive) et Shanghai (-0,19%) ont été moins à la fête, au lendemain de l'annonce par les autorités chinoises d'un objectif de croissance d'"environ 5%" pour 2023, un peu moins que prévu par les analystes.

Cet objectif, "l'un des plus bas depuis de nombreuses années", "laisse entendre pour les investisseurs que le grand boom économique de réouverture pourrait ne pas être aussi positif pour l'économie mondiale qu'espéré", commente Neil Wilson, analyste de Finalto.

Pour Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank, cette annonce "soulève des inquiétudes sur l'étendue de mesures de relance que les Chinois mettront sur la table, et sur la poursuite éventuelle de la répression gouvernementale".

Les prix du pétrole pâtissaient de cet objectif de croissance chinoise moins élevé qu'attendu: le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai perdait 1,34%, à 84,68 dollars vers 12H35 GMT et celui de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en avril, cédait 1,43%, à 78,54 dollars.

Cette semaine, les investisseurs prêteront une grande attention aux auditions, mardi et mercredi, du président de la banque centrale américaine Jerome Powell devant le Sénat et la Chambre des représentants américains.

Malgré des chiffres d'inflation plus élevés que prévu et un marché de l'emploi solide aux Etats-Unis, les investisseurs espèrent que la Réserve fédérale (Fed) va cesser de relever ses taux directeurs dans les prochains mois.

La prochaine réunion du comité de politique monétaire est prévue pour les 21 et 22 mars et, d'ici là, de nouvelles statistiques sur le marché de l'emploi américain seront publiées vendredi.

Sur le marché obligataire, les taux des emprunts des Etats européens se détendaient légèrement, ce qui contribue à soutenir la tendance haussière des indices boursiers. Le taux d'intérêt de la dette allemande à 10 ans valait 2,68% vers 12H35 GMT, contre 2,71% à la clôture de vendredi. L'équivalent américain est repassé sous le seuil symbolique des 4%.

Lundi le chef économiste de la Banque centrale européenne (BCE) Philip Lane, a réaffirmé que des hausses de taux supplémentaires, après celle prévue en mars, seront nécessaires et a indiqué que "le calibrage exact (des hausses, NDLR) au-delà de mars devrait refléter les informations contenues dans les prochaines projections macroéconomiques".

Les minières à la traine ___

Les valeurs du secteur minier baissaient nettement lundi "après que la Chine a publié un objectif de croissance modeste de 5% pour son économie cette année", explique Victoria Scholar, analyste à Interactive Investor.

Les titres du secteur avaient bondi la semaine passée après des statistiques économiques plus élevée qu'attendu en Chine.

Vers 12H30, Anglo American perdait 4,21%, Antofagasta 2,13% et Rio Tinto 3,35% à Londres. A Paris, ArcelorMittal (-1,51%) affichait la plus forte baisse du CAC 40 et Eramet chutait de 4,92%.

Du côté des devises ___

Sur le marché des changes, le franc suisse, considéré comme une valeur refuge, était recherché vers 12H35 GMT. Il prenait 0,14% face au dollar à 1,0696 dollar.

L'euro grappillait pour sa part 0,05% à 1,0640 dollar pour un euro.

Le bitcoin cédait 0,39% à 22.395 dollars.

afp/rp