Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes reculent mardi, les données sur l'inflation dans la zone euro n'étant pas assez convaincantes pour changer l'humeur des marchés, plombés par le risque politique en France.

La Bourse de Paris abandonnait 0,94% vers 11H15 GMT. Elle a quasiment rendu tout son rebond de début de séance lundi, quand elle a grimpé jusqu'à 2,8% dans les premiers échanges.

Après le premier tour des législatives dimanche, plus de 185 candidats se sont désistés, selon les constatations de l'AFP, réduisant les probabilités que le Rassemblement national obtienne la majorité absolue.

"Il est trop tôt pour répondre à la plupart des questions soulevées par ces élections", estime Donny Kranson, gérant chez Vontobel.

Francfort cédait aussi 1,14% et Londres 0,43%.

L'inflation est repartie un peu à la baisse en juin dans la zone euro, à 2,5% sur un an, mais pas suffisamment pour convaincre la Banque centrale européenne (BCE) d'accélérer la baisse de ses taux d'intérêt face à une croissance en berne.

L'inflation sous-jacente - c'est-à-dire corrigée des prix volatils de l'énergie et de l'alimentation -, la plus scrutée par les marchés financiers et la BCE, est restée stable à 2,9%, selon l'office européen des statistiques. Le consensus des analystes anticipait un léger recul à 2,8%.

"Nous ne nous reposerons pas tant que le match ne sera pas gagné et que l'inflation ne sera pas revenue à 2%", a prévenu lundi la présidente de la banque centrale, Christine Lagarde, lors du forum annuel de l'institution à Sintra, au Portugal. "Notre travail n'est pas terminé et nous devons rester vigilants", a-t-elle ajouté.

Christine Lagarde doit de nouveau s'exprimer mardi à l'occasion d'un échange avec Jerome Powell, le président de la Banque centrale américaine.

A Wall Street, les indices sont attendus en baisse entre 0,3% et 0,5% à l'ouverture selon les contrats à terme.

Les investisseurs américains attendent le premier des rendez-vous sur l'emploi américain en juin, les emplois vacants (JOLTS).

D'autres données vont être publiées au fil de la semaine mais le principal rendez-vous sera le rapport mensuel officiel vendredi.

En Asie, la tendance a été plus positive: Tokyo a gagné 1,12%, Hong Kong 0,29% et Shanghai 0,08%.

Sainsbury's déçoit

Sainsbury's était en baisse de 1,72% à Londres, après avoir publié une hausse de ses ventes trimestrielles, mais avoir déçu le marché avec un repli du chiffre d'affaires chez sa filiale Argos notamment.

Nouveau DG chez Cartier

Le géant du luxe Richemont (+0,39%) organise la succession à la tête de la maison de joaillerie Cartier en confiant à partir du premier septembre les rênes à Louis Ferla, qui s'est illustré à travers le succès de la marque horlogère Vacheron Constantin.

Accalmie sur les taux

Sur le marché obligataire, après une forte hausse au cours des dernières séances, les taux d'intérêt des Etats se stabilisaient en Europe comme aux Etats-Unis.

Le taux de l'emprunt français à 10 ans évoluait à 3,36% vers 11H00 GMT, s'écartant un peu du taux allemand (2,61%), la référence en Europe. Le taux américain était à 4,50%.

Du côté des devises, la monnaie unique européenne relâchait 0,22% face au billet vert, à 1,0716 dollar pour un euro, effaçant complètement son rebond de lundi.

Les cours du pétrole étaient soutenus mardi par la poursuite du conflit au Moyen-Orient et le risque de perturbations de l'approvisionnement liées aux ouragans.

Vers 11H00 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en septembre, prenait 0,75% à 87,25 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en août, 0,78% à 84,03 dollars.

Le bitcoin abandonnait 1,01% à 62'590 dollars.

afp/ol