Paris (awp/afp) - Les marchés avaient du plomb dans l'aile vendredi au lendemain d'une nouvelle poussée plus forte que prévue de l'inflation américaine en janvier qui alimente le scénario d'un resserrement accéléré de la politique monétaire de la Réserve fédérale.

En Asie, les places de Hong Kong (-0,1%) et Shanghai (-0,7%) ont clôturé dans le rouge tandis que Tokyo était fermée en raison d'un jour férié.

Dans leur sillage, les indices européens perdaient 1,22% à Paris, 0,78% à Francfort et Londres et 1,26% à Milan vers 09H05 GMT. En Suisse, l'indice vedette SMI reculait de 0,91%.

Les principaux indices américains ont fortement reculé jeudi à la suite de la publication d'une inflation américaine au-dessus des attentes qui a poussé le rendement du 10 ans américain au-delà des 2%.

"La peur des taux est de retour sur les marchés, ou plutôt la crainte que la Fed pourrait aller bien plus vite avec les prochaines hausses", constate Andreas Lipkow, de Comdirect.

L'accélération de l'inflation a renforcé les craintes que les mesures attendues de resserrement monétaire ne soient finalement plus importantes qu'anticipé alors qu'une grande partie des analystes prévoient désormais jusqu'à sept hausses de taux de la Fed cette année dont la première en mars.

Certains d'entre eux craignent même que la Fed opère un relèvement des taux de façon impromptue sans attendre la prochaine réunion officielle de son Comité monétaire les 15 et 16 mars, comme l'a suggéré jeudi un des membres de ce comité, James Bullard sur Bloomberg News.

Le patron de la Fed de St Louis s'est dit convaincu de la nécessité d'augmenter les taux de 50 points de base en mars, soit le double de ce qui est communément appliqué, pour arriver à une hausse de 100 points de base au total d'ici juillet en réponse "à un choc inflationniste" non anticipé.

Cette perspective a donné lieu à un ajustement énergique sur le marché obligataire: le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans se maintenait à 2% vendredi à 09H00 GMT, un seuil franchi jeudi pour la première fois depuis juillet 2019 après la mauvaise surprise de l'inflation.

Depuis des mois, les marchés spéculent sur le degré de réponse des banques centrales face à la montée des prix, qu'elles ont estimée longtemps comme transitoire avant de revoir leur copie face à une flambée des prix de l'énergie, ainsi qu'aux tensions sur les approvisionnements et la main d'oeuvre.

Cette incertitude continue de hanter les salles de marché qui profitent parallèlement d'une saison de résultat plutôt solide.

Mercedes dépasse les attentes dans sa branche automobile

Le constructeur automobile allemand (+1,81% à 71,01 euros, en tête du Dax) a annoncé vendredi que sa branche automobile +Cars and Vans+ avait dépassé en 2021 les attentes, "malgré la pénurie de semi-conducteurs ". Alors que les résultats financiers pour le groupe ne sont pas encore disponibles en raison d'ajustements liées à l'introduction en Bourse de la branche poids-lourds, le constructeur prévoit que cette scission historique aura un effet comptable positif de 9 à 10 milliards d'euros sur le bénéfice opérationnel annuel.

Delivery Hero poursuit sa chute

Le titre du spécialiste de la livraison de repas s'enfonçait de 9,55% à 42,05 euros, après avoir lâché 30% jeudi, les investisseurs ayant été déçu par les résultats et prévisions de la jeune entreprise alors que tout le secteur, très recherché au début de la pandémie, a perdu en attractivité. La chute entre hier et aujourd'hui équivaut à environ 6 milliards d'euros de capitalisation partie en fumée en deux jours.

Ipsen va céder sa division santé familiale

L'action Ipsen grimpait de 3,68% à 94 euros après que le troisième laboratoire pharmaceutique français a annoncé être entré en négociations exclusives avec le laboratoire français Mayoly Spindle pour se séparer de sa division santé familiale, ce qui pourrait lui rapporter jusqu'à 350 millions d'euros

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Les cours du pétrole se stabilisaient vendredi matin après avoir terminé en légère hausse la veille.

A New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) avec échéance en mars s'appréciait de 0,13% à 89,99 dollars à 08H50 GMT.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril était stable -(-0,01%) à 91,41 dollars.

L'euro cédait 0,37% face au billet vert, à 1,1382 dollar.

Le bitcoin fléchissait de 0,97% à 43.349 dollars.

afp/al