Paris (awp/afp) - L'inflation américaine plus forte que prévu en août a déplu aux investisseurs, qui craignent d'autant plus les mesures de la Banque centrale américaine, ce qui faisait baisser les actions mardi.

Wall Street a ouvert largement dans le rouge, alors qu'une petite hausse était attendue avant la publication des chiffres de l'inflation: le Nasdaq dévissait de 3,06%, le S&P500 de 2,30% et le Dow Jones de 1,90% vers 13H40 GMT.

En nette hausse à mi-séance, les indices européens sont aussi tombés dès la publication diffusée: Paris reculait de 0,84%, Londres de 0,83%, Milan de 0,92% et Francfort de 1,09%. A Zurich, le SMI abandonnait 0,47%.

Certes, la hausse des prix sur un an a ralenti en août aux Etats-Unis: elle s'élève à 8,3% contre 8,5% en juillet, notamment en raison de la baisse des prix de l'essence. Mais les analystes s'attendaient à un chiffre plus bas encore, 8,1%, sous-estimant notamment la pression des prix de l'alimentation.

Surtout, l'inflation sous-jacente, qui ne prend pas en compte les prix plus volatils de l'essence et de l'alimentation, a aussi été supérieure aux attentes, à 6,3% sur un an contre les 6,1% anticipés.

Après avoir atteint en juin son plus haut niveau depuis plus de 40 ans, l'inflation avait ralenti en juillet, et cette deuxième baisse fait espérer que le pic de la hausse des prix soit passé aux Etats-Unis.

Mais "ce chiffre n'a pas été à la hauteur des espoirs d'un réel refroidissement des pressions inflationnistes, et indique un cycle prolongé de hausses" du taux directeur de la Banque centrale américaine (Fed), résume Neil Wilson, de Markets.com.

Proche de 0% au début de l'année, le taux directeur de la Fed, principal outil pour réguler l'inflation, est monté dans la fourchette 2,25-2,50% en juillet. Les analystes s'attendent déjà à une troisième hausse consécutive de 0,75 point de pourcentage lors de la prochaine réunion, les 20 et 21 septembre, un point entier n'étant désormais plus exclu.

Ces chiffres avaient aussi un impact sur les autres marchés, comme celui de la dette: les taux d'intérêt des Etats montaient une nouvelle fois, notamment les taux à courtes échéances, plus sensibles aux décisions des banques centrales: le taux de l'emprunt à deux ans des Etats-Unis grimpait à 3,73%, contre 3,57% à la clôture lundi, le taux à 10 ans se rapprochant de ses plus hauts de l'année, à 3,43% vers 13H35 GMT.

A la peine depuis plusieurs séances, le dollar reprenait de la vigueur et repartait vers ses plus hauts atteints en début de semaine passée: l'euro reculait de 0,98% face au billet vert, revenant proche de la parité (1,021 dollar pour un euro), et la livre de 1,18% à 1,1545 dollar.

Le bitcoin chutait de 4,50% à 21.400 dollars.

La distribution britannique a le spleen ___

La plateforme de livraison de courses britannique Ocado chutait de 12,70% et Marks and Spencers de 3,71% à Londres vers 13H30 GMT, après l'annonce d'une réduction des dépenses des clients de leur coentreprise Ocado Retail.

Au lendemain d'un avertissement sur ses résultats, le groupe suédois d'électroménager Electrolux abandonnait 5,20%.

Haro sur la tech ___

Les valeurs technologiques, les plus sensibles à une hausse des taux d'intérêt car les entreprises de ce secteur ont besoin de taux bas pour financer leurs lourds investissements, étaient les plus touchées: Meta (Facebook) chutait de 5,56%, Apple de 2,73% et Amazon de 4,75% dans les premiers échanges. En Europe, Ayden chutait de 6,25%, Dassault Systemes de 2,23%.

Stabilité du pétrole et du gaz ___

Le pétrole était stable, la hausse plus soutenue des taux des banques centrales faisant peser un risque sur la croissance et la demande de pétrole.

Le baril de WTI américain pour livraison en octobre perdait 0,31% à 87,51 dollars vers 13H25 GMT et le baril de Brent de la mer du Nord à échéance novembre gagnait 0,35% à 94,33 dollars.

Le gaz naturel en Europe se négociait à 192 euros le mégawattheure (+0,74%) sur le marché de référence, le TTF néerlandais, vers 13H20 GMT.

afp/rp