Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers baissaient vendredi, s'apprêtant à terminer sur une note négative une semaine qui aura de nouveau été marquée par les inquiétudes des investisseurs concernant l'inflation et les politiques monétaires.

Paris cédait 1,27%, Francfort 1,63%, Milan 0,86%, tandis que Londres grappillait 0,05% vers 11H10 GMT.

La Bourse de Tokyo a terminé en baisse de 1,11%, tandis qu'en Chine, Shanghai a cédé 2,30% et Hong Kong 0,89%, en dépit d'un rebond surprise des ventes de détail et de la production industrielle dans le pays en août.

Wall Street s'orientait également vers une ouverture en repli de 0,6% à 1% sur les trois principaux indices. Jeudi, la place new-yorkaise a terminé en baisse, après une série d'indicateurs mitigés et malgré un accord de principe signé afin d'éviter une grève du fret ferroviaire aux États-Unis.

Les investisseurs gardent leurs distances avec les placements à risque à quelques jours de la prochaine réunion de politique monétaire de la Banque centrale américaine, la Fed, qui devrait une nouvelle fois procéder à une forte hausse de ses taux directeurs après la publication d'une inflation plus élevée que prévu en août aux États-Unis.

Les anticipations des opérateurs concernant l'ampleur de cette hausse oscillent entre 75 et 100 points de base. Et ce ne sera probablement pas la dernière, étant donné que "certains membres du comité monétaire de la Fed ont même déclaré ouvertement leur préférence pour des taux directeurs à 4% ou plus d'ici la fin de l'année", contre 2,25% à 2,50% actuellement, rappelle Christian Scherrmann, économiste chez DWS.

En conséquence les taux obligataires s'envolent : le taux d'intérêt de la dette américaine à deux ans a grimpé à un niveau inédit depuis 2007. Vers 11H05 GMT il valait 3,90%.

Élément positif pour un ralentissement des prix, les prix du pétrole ont chuté de plus de 3% jeudi, affectés par les craintes de récession et une déclaration du département américain de l'Énergie, affirmant que la reconstitution des réserves stratégiques américaines de pétrole ne démarrera probablement pas avant fin 2023.

Vendredi vers 11H00 GMT ils rebondissaient, le baril de WTI américain avançait légèrement de 0,53% à 85,55 dollars et celui de Brent de la mer du Nord de 0,58% à 91,37 dollars.

Le gaz naturel européen perdait 10% à 193 euros le mégawattheure.

Vendredi, les investisseurs prendront connaissance de l'indice de confiance des consommateurs américains de l'Université du Michigan.

L'arrivée à échéance de nombreux produits boursiers dérivés accentue de plus la volatilité, des "mouvements erratiques du marché se produisent habituellement" lors de telles séances, selon Pierre Veyret, analyste de ActivTrades.

Les postiers en manque de colis

La société américaine Fedex a transporté moins de lettres et paquets que prévu cet été et a en conséquence retiré jeudi ses prévisions pour l'année et engagé des mesures d'économies, faisant plonger de plus de 20% le cours de son action dans les échanges électroniques d'avant séance à Wall Street.

Cet avertissement sur résultats entraînait les valeurs européennes du secteur : Royal Mail chutait de 11,20% à Londres et Deutsche Post de 5,03% à Francfort.

Les géants du transport Maersk (-5,66% à Copenhague) et Kuehne+Nagel (-1,64% à Zurich) étaient pénalisés également.

AstraZeneca recommandé

Le cocktail d'anticorps Evusheld d'AstraZeneca a reçu une recommandation en vue d'une autorisation dans l'Union européenne comme traitement pour les personnes infectées par le Covid-19. De plus, un médicament destiné à prévenir la bronchiolite chez les nouveaux-nés développé par Sanofi (-0,56% à Paris) et Astrazeneca (+2,55% à Londres) a obtenu le feu vert de l'Agence européenne du médicament.

Du côté des devises et du bitcoin

La livre britannique plongeait à un nouveau plus bas depuis 1985 face au dollar, minée par les craintes de récession au Royaume-Uni, après la publication d'une nette baisse des ventes au détail en août, plombées par les hausses de prix. Une livre valait 1,1402 dollar (-0,55%) vers 11H00 GMT, tandis que l'euro perdait 0,16% face au billet vert, à 0,9985 dollar pour un euro.

Le bitcoin était stable (-0,29%) à 19.795 dollars.

afp/lk