Paris (awp/afp) - Les Bourses ne savaient trop sur quel pied danser jeudi, dans un contexte d'inflation préoccupante et de perspectives de durcissement des conditions financières qui accroît les risques de récession.

Après une ouverture sans grande tendance et deux séances dans le rouge, les indices européens hésitaient vers 11H30 GMT entre un petit rebond à Londres (+0,37%) et Milan (+0,32%) un statu quo à Francfort (+0,04%) et un nouveau repli (-0,28%) à Paris, pénalisée par le repli des valeurs du luxe et technologiques. A Zurich, le SMI gagnait 0,18%.

Depuis le décrochage de mardi dans la foulée des chiffres de l'inflation américaine ressortis supérieurs aux attentes pour le mois d'août, Wall Street a repris des couleurs in extremis mercredi à la clôture mais devrait ouvrir en retrait. Les contrats à terme présageaient d'une baisse sur les principaux indices comprise entre 0,15% et 0,34%.

"Les marchés semblent déchirés entre un sentiment baissier d'une part, soutenu par les menaces macroéconomiques persistantes dans un environnement de liquidité plus étroit, et les acheteurs qui continuent de parier sur le pic d'inflation", observe Pierre Veyret, analyste chez ActivTrades.

Les investisseurs sont dans une "situation d'attente avant la nouvelle série de données américaines d'aujourd'hui, le rapport sur l'inflation en zone euro de demain et la décision de la Fed sur les taux la semaine prochaine", ajoute-t-il.

Depuis qu'ils ont pris connaissance d'un rebond plus fort qu'attendu de l'inflation hors alimentation et énergie, les investisseurs estiment que la Fed n'a pas d'autre choix que de procéder à une forte hausse de ses taux lors de la réunion de son comité de politique monétaire dans une semaine.

Dans cette perspective, les rendements sur les emprunts de courte échéance continuaient d'enfler sur le marché secondaire de la dette et le dollar de gagner du terrain.

A travers les chiffres des ventes au détail aux Etats-Unis attendus dans l'après-midi, les investisseurs sauront si le consommateur américain est toujours au rendez-vous malgré l'inflation, et dans quelle mesure cet indicateur devrait influencer les prochaines décisions de la Fed.

En juin et juillet, la Fed a déjà relevé son taux directeur de trois quarts de point de pourcentage afin de combattre une inflation vivace.

Le patron de Shell quittera ses fonctions fin 2022 ___

Le directeur général de Shell, Ben van Beurden, âgé de 64 ans, quittera ses fonctions fin 2022 et sera remplacé par le Canadien Wael Sawan, a annoncé jeudi le géant énergétique britannique. L'action était stable (+0,06%) à 2.342,50 pence vers 11H00 GMT.

Les distributeurs britanniques à la peine ___

Les grands magasins britanniques John Lewis (-1,86% à 1.320 pence) ont doublé leur perte nette sur un an au premier semestre, à 79 millions de livres (plus de 90 millions d'euros).

Les actions des fournisseurs de meubles s'affaissaient à Londres, et notamment DFS. Ce spécialiste des canapés perdait 8,84% à 123,80 pence vers 11H00 GMT après avoir vu son bénéfice fondre de près des deux tiers pour son exercice décalé achevé fin juin et prévenu de jours difficiles à venir.

Baisse du pétrole, le yen sous pression ___

Les cours du pétrole reculaient jeudi, les inquiétudes concernant les perspectives de croissance mondiale exerçant une pression sur les prix et prenant le dessus sur les craintes de manque d'approvisionnement.

Vers 10H45 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre perdait 0,95%, à 93,21 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en octobre baissait quant à lui de 0,59%, à 87,96 dollars.

Le yen perdait du terrain jeudi face aux autres monnaies, plombé par un indice économique décevant, sa dégringolade depuis le début de l'année alimentant les spéculations sur une éventuelle intervention de la Banque du Japon (BoJ) pour soutenir la devise.

Vers 10H45 GMT, le yen baissait de 0,29% à 143,51 yens pour un dollar.

La monnaie commune européenne se stabilisait pour sa part face au billet vert (-0,02%, à 0,9979 euro pour un dollar) après être repassée mercredi sous le seuil de la parité avec le billet vert.

afp/rp