New York (awp/afp) - Les prix du pétrole ont poursuivi leur vive hausse mercredi, après avoir déjà bondi de plus de 6% dans les échanges de la veille, l'enlisement de la guerre en Ukraine faisant ressurgir des craintes quant à l'approvisionnement en or noir.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a gagné 3,95% à 108,78 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en mai a avancé de 3,62% à 104,25 dollars.

Bien que les deux références du brut aient reculé par rapport à leur sommets pluriannuels atteints début mars, les prix sont toujours en hausse de plus de 35% depuis le début de l'année.

Le gonflement des stocks américains de brut (+9,4 millions de barils pour la semaine close le 8 avril) n'a pas découragé le marché, qui attribue cette hausse inattendue à une réduction temporaire des capacités de raffinerie. Et le gouvernement américain a encore puisé dans les réserves stratégiques et la demande intérieure reste honorable, a expliqué John Kilduff d'Again Capital.

En outre, "les inquiétudes concernant l'approvisionnement refont surface dans le contexte du conflit" qui se poursuit en Ukraine et "le refus de Moscou de relancer les pourparlers de paix", a noté Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.

Plus d'un millier de soldats ukrainiens se sont rendus aux forces russes à Marioupol, la cité portuaire du sud-est de l'Ukraine, assiégée depuis des semaines, a annoncé mercredi le ministère russe de la Défense.

De son côté, le président des États-Unis Joe Biden a pour la première fois dans la nuit de mardi à mercredi accusé son homologue russe Vladimir Poutine de mener un "génocide" en Ukraine, ce qui "laisse présager un nouveau renforcement des sanctions", selon Mme Streeter.

"Il devient également évident que la libération prévue de 240 millions de barils par les pays membres de l'AIE ne contribuera pas à résoudre le déséquilibre entre l'offre et la demande, ce qui soutient également les prix", ajoutait Victoria Scholar, analyste chez Interactive investor.

"Le marché tente de prendre en compte le risque de sanctions occidentales sur le pétrole russe ainsi que l'amélioration des perspectives économiques de la Chine avec la levée des restrictions à Shanghai", explique-t-elle.

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a toutefois revu mercredi en légère baisse la demande mondiale de pétrole en raison des confinements en Chine.

afp/al