Le gouvernement de Hong Kong a publié vendredi son projet de nouvelle loi sur la sécurité nationale, un document qui fait l'objet d'un examen minutieux de la part de certains diplomates, avocats et entreprises étrangers, qui craignent qu'il ne restreigne encore davantage les libertés dans le centre financier.

Le projet, qui comprend de nouvelles lois sur la trahison, l'espionnage, l'ingérence extérieure, les secrets d'État et la sédition, est publié un peu plus d'une semaine après la fin d'une période de consultation publique d'un mois sur le projet de loi.

Il prévoit des peines pouvant aller jusqu'à la prison à vie pour la trahison, 20 ans pour l'espionnage et 10 ans pour les délits liés aux secrets d'État.

L'assemblée législative de la ville commencera à débattre du projet de loi à 11 heures (0300 GMT) vendredi, selon une déclaration antérieure du gouvernement.

Il faudra encore plusieurs cycles de débats au sein du Conseil législatif et la convocation d'une réunion spéciale pour les première et deuxième lectures, ce qui pourrait prendre des semaines.

"La géopolitique est devenue de plus en plus complexe et les risques pour la sécurité nationale restent imminents", indique le communiqué du gouvernement. "Les moyens utilisés pour mettre en péril la sécurité nationale peuvent revêtir des formes très diverses et la menace peut surgir soudainement.

INQUIÉTUDES CONCERNANT LES LIBERTÉS

Le chef de l'exécutif de Hong Kong, John Lee, a demandé jeudi que le projet de loi soit adopté "à toute vitesse".

M. Lee et d'autres responsables hongkongais et chinois ont défendu le projet de loi contre les critiques de certains gouvernements occidentaux, dont les États-Unis, qui estiment que la loi, si elle est trop vague, risque de restreindre davantage les libertés dans l'ancienne colonie britannique.

Le gouvernement de Hong Kong a souligné que de nombreux pays occidentaux disposent d'une législation similaire et que ces lois sont nécessaires pour combler les "lacunes" du régime de sécurité nationale, qui a été renforcé en 2020 par une autre loi sur la sécurité nationale imposée directement par la Chine.

Les autorités hongkongaises et chinoises ont déclaré que la loi de 2020 était essentielle pour rétablir la stabilité après les manifestations parfois violentes en faveur de la démocratie qui ont eu lieu un an plus tôt.

Ils ont également fait remarquer que le nouveau train de mesures était exigé depuis longtemps par la mini-constitution de Hong Kong, connue sous le nom de loi fondamentale.

Ce document régit les relations de la ville avec Pékin depuis son retour à l'autorité chinoise en 1997. L'article 23 stipule que la ville "promulguera des lois de son propre chef pour interdire les actes et les activités qui mettent en danger la sécurité nationale". (Reportage de James Pomfret et Jessie Pang ; Rédaction de Greg Torode ; Rédaction de Christian Schmollinger et Lincoln Feast).