Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers accueillaient avec prudence mercredi les chiffres de l'inflation aux Etats-Unis, qui ont confirmé le rythme soutenu de la hausse des prix.

Wall Street évoluait sans tendance dans les premiers échanges: l'indice vedette Dow Jones perdait 0,47%, l'indice élargi S&P500 0,18%, alors que l'indice à coloration technologique Nasdaq gagnait 0,27% peu avant 14H00 GMT.

En Europe, où les cours sont soutenus par les premiers résultats trimestriels d'entreprises, la tendance n'a pas énormément varié avec la publication du chiffre américain: Francfort gagnait 0,98%, Paris 0,50% et Londres 0,16%. A Zurich, le SMI gagnait 0,39%.

L'inflation aux Etats-Unis s'est établie à 5,4% sur un an en septembre, les prix augmentant de 0,4% sur un mois, un peu plus que ce que les analystes anticipaient (+0,3%), selon l'administration américaine.

L'alimentation et les loyers ont tiré l'indicateur à la hausse, ainsi que l'énergie.

Les difficultés mondiales d'approvisionnement, qui provoquent retards et pénuries depuis des mois, continuent également de faire grimper certains prix, dont ceux des voitures neuves et de l'ameublement.

Ce fort niveau d'inflation met sous pression la Réserve fédérale américaine (Fed).

Elle avait signalé en septembre qu'elle allait "bientôt" réduire progressivement ses achats d'actifs mis en place depuis le début de la pandémie pour soutenir l'économie. Mais une inflation persistante renforce l'idée que la Fed puisse aussi relever ses taux directeurs dans la foulée, soit avant 2023 comme anticipé jusqu'alors.

La secrétaire au Trésor Janet Yellen a encore assuré mardi que le haut rythme de l'inflation était transitoire, tout en disant qu'elle ne voulait pas signifier que "ces pressions disparaîtront dans un mois ou deux."

Sur le marché obligataire, les taux se détendaient, à l'image du 10 ans américain, qui évoluait autour de 1,55%, loin du pic de 1,63% de la veille.

LVMH en confiance, le luxe suit ___

Le titre du numéro un mondial du luxe LVMH s'adjugeait 2,78% à 651,50 euros, après l'annonce de ventes de 15,5 milliards au troisième trimestre, un chiffre supérieur à celui de 2019, avant la pandémie. Le groupe se montre "confiant dans la poursuite de la croissance actuelle" et en faisait profiter les autres acteurs du secteur. Kering prenait 1,72% à 645,70 euros et Hermès 2,27% à 1.262,50 euros.

SAP relève ses prévisions, la tech en profite ___

Le spécialiste allemand du logiciel (+4,40% à 122,08 euros à Francfort) SAP a relevé ses prévisions pour 2021, tablant désormais sur un résultat opérationnel "entre 8,1 et 8,3 milliards d'euros", contre "entre 7,95 et 8,25 milliards" précédemment. Il emmenait de nombreux titres technologiques en Europe, comme Capgemini (+3,59% à 181,90 euros) à Paris.

Blackrock profite de ses résultats, pas JP Morgan ___

BlackRock, le premier gestionnaire d'actifs au monde, a fait part de résultats trimestriels meilleurs que prévu, profitant de la santé solide des marchés boursiers et donc de la hausse des revenus issus de ses commissions. Son titre prenait 2,63% à 858,15 dollars.

A l'inverse, l'augmentation de 24% des bénéfices de JP Morgan Chase n'empêchait pas l'action de perdre 2,33% à 161,50 dollars, les banques étant notamment pénalisées par la baisse des taux.

Le pétrole ralentit ___

Les cours du pétrole s'éloignaient mercredi de leurs derniers plus hauts touchés deux jours plus tôt, lestés par la demande à moyen terme.

Vers 13H45 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre abandonnait 1,15% par rapport à la clôture de la veille, à 82,53 dollars à Londres.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le mois de novembre baissait de 1,09% à 79,75 dollars.

Du côté de l'euro et du bitcoin ___

L'euro regagnait un peu de terrain (+0,30% à 1,1564 dollar) face au billet vert, tout en restant proche de son plus haut depuis juillet 2020.

Après une chevauchée qui l'a vu prendre plus de 40% en dix jours, le bitcoin (-0,60%) se fixait à 54.960 dollars.

afp/rp