Paris (awp/afp) - L'aversion pour le risque gagnait les investisseurs sur les marchés boursiers mardi, avec la recrudescence des tensions géopolitiques et des craintes d'une politique monétaire restrictive plus durable en zone euro, où l'activité économique a fortement accéléré en février.

Les indices européens s'essoufflaient à Paris (-0,36%), Francfort (-0,44%), Londres (-0,25%) et Milan (-0,74%), vers 12H25 GMT.

Wall Street était attendue en nette baisse, après un long week-end de trois jours, en attendant les indicateurs d'activité PMI.

Ceux de la zone euro, publiés dans la matinée, témoignent d'une résilience de l'économie plus forte qu'anticipé, avec une accélération de l'activité en France et en Allemagne, où le moral des investisseurs a aussi continué de s'améliorer en février.

Cette embellie soutient l'idée que la Banque centrale européenne (BCE) pourrait prolonger son cycle de resserrement monétaire pour combattre l'inflation.

Après avoir relevé ses taux d'intérêt à cinq reprises pour un total de trois points de pourcentage depuis juillet 2022, la BCE a l'intention de procéder à une hausse supplémentaire de 50 points de base lors de sa réunion de mars et pourrait aller plus loin par la suite si nécessaire.

Aux Etats-Unis, les investisseurs qui espéraient en début d'année des hausses d'intérêt moins musclées les prochains mois, et même, pour les plus optimistes, un arrêt du resserrement monétaire, ont dû depuis revoir leur jugement devant le dynamisme de la première économie mondiale et la persistance de l'inflation.

Ils estiment que les taux devraient culminer cette année à des niveaux plus élevés que prévu, ce qui ravivait les tensions sur le marché de la dette, où les rendements des emprunts d'Etat restaient orientés à la hausse, pénalisant les actifs plus risqués comme les actions.

Le marché "a sans doute cru trop vite en une pause dans le cycle monétaire", estiment les experts de Fidelity International dans une note.

Outre les craintes sur l'environnement monétaire, les tensions internationales freinaient aussi l'appétit pour les actifs risqués.

Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, s'est dit mardi de "plus en plus inquiet" d'un possible soutien militaire de la Chine à la Russie dans son offensive en Ukraine.

Par ailleurs, le président russe Vladimir Poutine a promis mardi de poursuivre sa campagne militaire en Ukraine, près d'un an après le début de l'offensive, alors que Joe Biden a effectué une visite surprise à Kiev lundi, promettant de nouveaux armements et un soutien "indéfectible" à son allié ukrainien.

La diplomatie russe a convoqué mardi l'ambassadrice américaine à Moscou pour lui remettre une note exigeant des Etats-Unis le retrait des "soldats et équipements" de l'Otan en Ukraine.

Du côté des valeurs

Les valeurs liées à la défense étaient entourées, comme Rheinmetall (+2,57%), Hensoldt (+1,57%) à Francfort ou encore Thales (+1,98%) à Paris vers 12H10 GMT.

Le distributeur en ligne Zalando (-1,38% à Francfort) a annoncé mardi la suppression de plusieurs centaines d'emplois dans le monde, en raison d'une conjoncture économique "compliquée" pour les acteurs du numérique

La banque HSBC a annoncé une augmentation de 17,6% de son bénéfice net en 2022. Le patron du géant bancaire a souligné une "bonne performance à travers ses activités mondiales", dans un contexte de cession prochaine de ses activités de détail en France. L'action montait de 3,19% à Londres vers 12H10 GMT.

Les investisseurs seront sensibles à la publications mardi des résultats trimestriels de Home Depot et de Walmart, mais aussi à l'évolution de la jurisprudence dans le secteur technologique aux Etats-Unis, dont la Cour suprême s'intéresse mardi à la portée d'une loi qui, depuis 1996, protège ces entreprises des poursuites liées aux contenus mis en ligne sur leurs plateformes.

Du côté des devises et du pétrole

La livre grimpait face à l'euro et au dollar, soutenue par la croissance de l'activité économique au Royaume-Uni en février, selon l'indice PMI Flash de S&P Global.

Vers 12H15 GMT, la livre gagnait 0,80% à 88,02 pence pour un euro et 0,48% à 1,0650 dollar pour une livre.

Sur le marché du pétrole, le baril de WTI américain gagnait 1,34% à 77,36 dollars et celui de Brent de la mer du Nord reculait de 0,25% à 83,86 dollars, vers 12H15 GMT.

afp/lk