Zurich (awp) - La Bourse suisse avait toujours de la peine à choisir sur quel pied danser mardi à l'approche de la mi-journée, les investisseurs se montrant tiraillés face à des tendances contradictoires, entre resserrement monétaire étasunien et volatilité du pétrole.

Après une ouverture dans le rouge, le SMI des valeurs vedettes est passé plusieurs fois d'une part et d'autre de l'équilibre, tout en se maintenant dans une fourchette relativement étroite de moins de 40 points.

En nette hausse quelques heures plus tôt, les prix du pétrole cédaient du lest. Peu après l'ouverture européenne, le Brent de mer du Nord pour livraison en mai reculait même de 0,21% à 115,40 dollars.

"Même si le conflit en Ukraine s'arrêtait demain, ses effets et les hausses sur d'autres produits de base clés ne se sont pas encore fait pleinement sentir", fait cependant remarquer Jeffrey Halley, analyste chez Oanda.

Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Jerome Powell est apparu encore plus déterminé à relever les taux rapidement pour contrer l'inflation qu'après la réunion de politique monétaire de la semaine dernière, qui a vu l'institut d'émission relever ses taux pour la première fois depuis 2018.

"L'inflation est beaucoup trop forte", a lancé le dirigeant, et la Fed "prendra les mesures nécessaires pour un retour à la stabilité des prix".

Sur le front russo-ukrainien, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est dit prêt à discuter avec son homologue russe Vladimir Poutine d'un "compromis" sur le Donbass et la Crimée pour "arrêter la guerre".

De son côté, l'Union européenne a dénoncé les destructions indiscriminées dans la ville assiégée de Marioupol (sud) comme un "crime de guerre majeur" et décidé de doubler son soutien financier pour les achats d'armements envoyés à Kiev.

Sous nos latitudes, la Banque nationale suisse (BNS) a détaillé les efforts déployés l'année dernière pour freiner l'appréciation du franc. En 2021, elle a acquis des devises étrangères pour un total de 21,1 milliards de francs suisses.

Vers 10h45, le Swiss Market Index (SMI) reculait de 0,13% à 12'155,87 points, alors que le Swiss Leader Index (SLI) grappillait 0,14% à 1932,48 points et l'indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) se contractait de 0,16% à 15'516,05 points. Sur les 30 principales cotations, la moitié cédaient du terrain et 12 en gagnaient.

En tête de classement, Partners Group (+2,9%) consolidait ses gains. Le gestionnaire d'actifs zougois a généré l'année dernière une robuste croissance de ses revenus, à la faveur d'une bonne collecte d'argent et de volumes en nette hausse. Malgré des charges fortement alourdies, les résultats se sont envolés, ce dont vont profiter les actionnaires, qui se verront proposer un dividende relevé d'un cinquième à 33 francs suisses par action.

Les assureurs Zurich Insurance et Swiss life (+1,9%) se disputaient la deuxième place, devant Julius Bär (+1,7%) et Swiss Re (+1,6%).

Goldman Sachs a revu à la baisse ses objectifs de cours pour la nominative Richemont (+1,5%) et la porteur Swatch (-0,1%), tout en réaffirmant sa recommandation d'achat pour les deux titres (buy).

Les paquebots du SMI Nestlé (-0,5%), Novartis (-0,8%) et Roche (-0,9%) prenaient l'eau. Novartis a annoncé avoir suspendu tout projet de lancement d'étude clinique en Russie en raison de la guerre en Ukraine.

Holcim (+1,0%) a vu son objectif de cours raboté par Julius Bär, qui confirme "hold". Certains risques demeurent, comme l'affaire syrienne et une incertitude accrue quant à l'évolution des prix de l'énergie et des matières premières.

Bank of Amercia a repris la couverture de SGS (+0,4%) à "neutral", estimant que d'ici 2024, le groupe genevois devrait être en mesure d'atteindre un rendement des capitaux investis (Roic) de 25%.

Sur le marché élargi, Ypsomed (+2,4%) entame avec le britannique Camdiab, développeur d'une application de contrôle par smartphone des pompes à insuline, une collaboration dont les détails financiers n'ont pas été dévoilés.

Warteck Invest (+0,4%) a connu l'an dernier une croissance cosmétique, marquée par une absence de ventes comme d'acquisitions d'objets.

Evolva (+3,2%) proposera à ses actionnaires d'élire deux nouveaux administrateurs lors de la prochaine assemblée générale et précise sa volonté de relever le capital conditionnel et autorisé, annoncée lors de la présentation des résultats annuels.

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