Zurich (awp) - La Bourse suisse a bouclé la séance de jeudi sur une nouvelle hausse. La série de clôtures en hausse depuis le début de la semaine dernière, à une exception près, se poursuit donc, le nouveau plus haut du SMI sur 52 semaines s'établissant désormais à 8953 points. Les investisseurs tablent visiblement sur une nette victoire de l'europhile Emmanuel Macron sur sa rivale d'extrême droite Marine Le Pen au deuxième tour de la présidentielle française dimanche, au lendemain d'un débat d'une violence verbale inédite, qui a vu pleuvoir les insultes et les invectives. Plusieurs observateurs mettent toutefois en garde contre un sentiment prématuré de sécurité.

Dans l'après-midi, les marchés européens ont profité d'une certaine retenue à Wall Street, au lendemain de l'annonce par la Réserve fédérale (Fed) du maintien de ses taux directeurs, tout en gardant la porte ouverte pour un resserrement de vis monétaire en juin, analysent les spécialistes. Toujours aux Etats-Unis, les commandes industrielles ont augmenté plus faiblement qu'attendu en mars, et le déficit commercial des Etats-Unis pour ce même mois a très légèrement reculé, à la surprise des analystes.

Le Swiss Market Index (SMI) a bondi de 0,99% à 8980,02 points, le Swiss Leader Index (SLI) de 0,82% à 1432,76 points, et l'indice élargi Swiss Performance Index (SPI) de 0,89% à 10'162,93 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 26 ont terminé dans le vert et trois dans le rouge, SGS restant sur ses marques.

Swiss Re (+1,8%) a vu son bénéfice trimestriel quasiment divisé par deux en raison du cyclone Debbie qui a ravagé une partie de l'Australie en mars. Baader Helvea a cependant évoqué un trimestre "solide" et Bernstein a souligné qu'hormis le cyclone australien, le trimestre a été relativement épargné par les catastrophes naturelles.

Les autres assureurs Bâloise (+1,5%), Swiss Life (+1,2%) et Zurich Insurance (+0,9%) suivaient à quelques encablures.

La volatile Aryzta (+4,2%) remporte l'étape du jour, nettement devant le poids lourd Nestlé (+2,3%) dont la poussée a cependant permis à la place zurichoise de glaner quelques points supplémentaires sur la ligne d'arrivée. Les mastodontes pharmaceutiques Roche (+1,1%) et Novartis (+0,2%) ont également terminé en hausse.

LafargeHolcim a engrangé 1,0% après avoir vu son cours se lézarder mercredi dans la foulée de la publication de ses résultats au 1er trimestre. Par ailleurs, les actionnaires s'étaient rappelés au bon souvenir de la direction à l'occasion de l'assemblée générale du colosse des matériaux de construction, n'accordant que de justesse la décharge pour l'exercice écoulé, sur fond de scandale syrien.

CS (+1,0%) a renforcé ses provisions pour litiges au premier trimestre selon les indications fournies jeudi dans son rapport partiel. A fin décembre, ces réserves se montaient à 3,84 mrd CHF, dont quelque 2 mrd pour la seule affaire des titres adossés à des créances hypothécaires (RMBS) aux Etats-Unis. Cette augmentation intervient après la série de perquisitions qui a touché différentes antennes de la banque en Europe à fin mars, dont des clients sont soupçonnés de fraude fiscale.

UBS (+0,9%) est retourné en territoire positif à l'issue de son assemblée générale. Les actionnaires ont donné leur blanc-seing à toutes les propositions du conseil d'administration, y compris le rapport sur les rémunérations pointé du doigt par l'association d'actionnaires Actares. Dans son discours, le directeur général (CEO) Sergio Ermotti a fait miroiter aux actionnaires des hausses de dividende, dans la mesure où les charges légales et régulatoires viendraient à diminuer.

Lonza a perdu 1,5% lors de sa deuxième séance au sein du SMI, accompagné seulement par Dufry (-1,5%) et Syngenta (-0,3%).

Sur le marché élargi, Molecular Partners a dévissé de près de 13% après la publication de ses chiffres trimestriels. Du côté des gagnants, Schlatter s'est distingué avec un bond de 12%. Edmond de Rothschild a terminé en baisse de 2,5% (-425 CHF) mais pouvait toutefois se prévaloir d'être traité hors dividende de 750 CHF.

Evolva (stable) a annoncé la veille au soir deux accords de distribution en Europe pour son antioxydant Veri-te avec l'allemand Breko et le français Natural, tous deux fournisseurs d'additifs alimentaires.

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