Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé sur une note négative mardi, mais une centaine de points environ au-dessus des plus bas du jour. Le SMI a toutefois échoué à reprendre la barre des 9000 points sous laquelle il avait largement chuté à l'ouverture et il a même fini sous les 8900. Signe de la nervosité ambiante, l'indice VSMI de volatilité a fortement augmenté.

A New York, Wall Street semblait vouloir opter pour le rouge après avoir hésité sur la direction à suivre, ses indices vedettes oscillant fortement depuis l'ouverture entre pertes et gains. La légère hausse en début de séance a permis au SMI de reprendre un peu de terrain et d'inscrire son plus haut du jour peu avant 16 heures, avant de repartir à la baisse.

"Les courtiers s'interrogent sur la façon d'aborder une économie qui accélère vraiment pour la première fois depuis des années", avec notamment des salaires qui commencent enfin à grimper et des politiques économiques très favorables aux entreprises, a remarqué Christopher Low de FTN Financial.

Dans ce contexte la banque centrale américaine (Fed) doit réévaluer le rythme auquel elle diminue ses mesures de soutien à l'économie et "ce réajustement sera guidé par un président qu'on ne connaît pas", Jerome Powell ayant pris lundi ses fonctions à la tête de l'institution, a-t-il ajouté.

Selon un expert d'UBS, aucun motif économique évident ne justifiait le recul du jour, au contraire de la baisse de vendredi liée aux craintes d'accélération de l'inflation. Il a souligné que les fondamentaux restent positifs avec une croissance mondiale supérieure à la tendance et la solidité des bénéfices des entreprises.

Au plan macroéconomique, l'Allemagne a enregistré un fort rebond des commandes industrielles en décembre.

Le déficit commercial des Etats-Unis s'est creusé de 12,1% à 566 milliards de dollars en 2017, plus forte hausse depuis 2009-2010. Sans l'excédent des services, le déficit commercial atteint 810 milliards (+7,6%).

Le SMI a fini en recul de 2,90% à 8836,71 points, avec un plus bas à 8732,58 points et un plus haut à 8982,40 points. Le SLI a cédé 2,99% à 1448,92 points et le SPI 2,67% à 10'179,98 points. Les 30 valeurs vedettes ont terminé dans le rouge.

Credit Suisse (-6,0%) a fini lanterne rouge. UBS (-4,0%) et Logitech (-3,90%) complètent le trio des plus gros perdants.

Selon Inside Paradeplatz, la banque aux deux voiles aurait subi de fortes pertes dans le cadre d'un investissement dans un produit anti-volatilité ETN XIV. La perte serait de 500 mio USD. La banque a relevé que l'activité de l'ETN XIV reflète la volatilité du marché. "Il n'y aura pas d'effets significatifs pour Credit Suisse." Elle a dans l'après-midi annoncé le rachat anticipé de ces notes.

Julius Bär (-3,3%) fait aussi partie des gros perdants.

Swiss Re, Swiss Life, Bâloise, ABB, Zurich, Partners Group, Dufry, Lonza, Richemont, Aryzta, SGS, Adecco et Novartis ont toutes cédé plus de 3%.

Lonza a vu son objectif de cours abaissé par JPMorgan, qui a cependant confirmé "overweight". Par rapport au groupe de comparaison, la valorisation du titre est attractive, selon l'analyste. Baader Helvea a au contraire relevé l'objectif de cours et confirmé "buy". L'analyste attend de premières synergies de l'acquisition de Capsugel cette année et elle prévoit une augmentation des marges.

Dufry a finalisé l'introduction des titres de sa filiale américaine Hudson à Wall Street.

UBS a abaissé l'objectif de cours de Givaudan (-1,9%) et a maintenu "neutral". L'analyste ne voit pas de moteur pour le cours sur le court terme et il craint une pression sur la marge Ebitda.

Sonova (-1,1%), Kühne+Nagel (-1,3%) et Swisscom (-1,7%) ont fait les "meilleures" performances du jour.

Kühne+Nagel n'a pas pu profiter d'un relèvement de recommandation et d'objectif de cours par Jefferies. La croissance de l'Ebit devrait encore gagner en élan cette année, soutenue par des taux de conversion plus élevés, a estimé l'analyste.

Dans le camp des poids lourds, Roche (-1,9%) a le mieux résisté, après la publication de données encourageantes sur Tecentriq et Avastin contre le cancer des reins. Nestlé a cédé 2,3%.

Le marché élargi n'a pas épargné, mais AMS (+13,2%) a fortement progressé. Le fabricant de semi-conducteurs a enregistré une amélioration de sa performance annuelle tous azimuts et va émettre un emprunt convertible de 600 mio EUR sur sept ans.

Idorsia (+4,5%) a bouclé son premier exercice partiel - soit sur six mois et demi - en tant que société indépendante sur une perte nette de 14 mio CHF, moindre qu'escompté par les observateurs. L'accélération prévue du rythme de combustion des réserves traduit des ambitions assumées par la direction en termes de recherches cliniques avancées.

Dätwyler (-1,1%) a relevé le dividende et ses objectifs après une croissance marquée en 2017.

Panalpina (-3,0%) a souffert d'un abaissement de recommandation de Jefferies. L'objectif de cours a par contre été rehaussé. La reprise du bénéfice liée aux mesures de restructuration se fait attendre et l'évolution financière se détériore encore, a notamment déploré l'analyste.

rp/lk