Zurich (awp) - A l'instar des autres places boursières, la Bourse suisse a nettement progressé lundi, le SMI réussissant à finir en dessus des 8700 points. Le marché a surfé sur les résultats du premier tour de la présidentielle française qui ont vu le candidat "ni de gauche, ni de droite" Emmanuel Macron arriver en tête devant la présidente du Front national Marine Le Pen. En Suisse, la confirmation du départ du directeur général (CEO) de LafargeHolcim, Eric Olsen, a aussi occupé le devant de la scène.

A New York, Wall Street gagnait aussi du terrain en début de séance, prenant la roue de marchés mondiaux. Wall Street évolue "dans le sillage d'un bond des places européennes, les marchés semblant soulagés face aux résultats d'une élection présidentielle cruciale en France", ont écrit les experts de la maison de courtage Charles Schwab.

Du point de vue des marchés, "ce n'est pas le résultat idéal", a nuancé dans une note Patrick O'Hare de Briefing. "Cela aurait été Macron face à Fillon. Mais, Macron face à Le Pen, cela reste un résultat favorable puisque les sondages laissent penser que la victoire devrait être facile pour M. Macron (...) face à Mme Le Pen, une candidate anti-Union européenne (UE)."

Sur le front des devises, l'euro a franchi la barre de 1,08 franc dans la foulée des résultats. Vers 08h00, la monnaie unique a atteint un plus haut de 1,0837 franc, niveau plus atteint depuis cinq mois, avant de légèrement refluer. A 17h30, l'euro était à 1,0814 franc. Dimanche en début de soirée, ii évoluait encore en dessous de 1,07 franc.

Le SMI a fini sur un gain de 1,84% à 8711,32 points. Le SLI a progressé de 2,01% à 1393,14 points et le SPI de 1,74% à 9814,54 points. Sur les 30 valeurs vedettes, seul LafargeHolcim a reculé. Swisscom a fini stable.

Au centre de l'attention ce lundi, LafargeHolcim a fini en recul de 0,6% après l'annonce du départ de son CEO Eric Olsen pour mi-juillet suite à l'affaire liée à ses activités en Syrie. Après une étude interne approfondie, le conseil d'administration du cimentier est arrivé à la conclusion que son futur ex-patron n'était pas responsable des manquements constatés, et estime que ce dernier n'en avait pas eu connaissance.

A en croire le colosse franco-suisse, la démarche de M. Olsen est motivée par son désir de ramener le calme dans le groupe. Le rapport a confirmé que certaines mesures entreprises pour assurer la poursuite des activités en Syrie n'étaient pas acceptables. Les analystes suivent les événements d'un oeil critique. Cette démission est "une étape supplémentaire sur la voie de l'autodestruction de Holcim", a commenté Bernstein.

Les bancaires UBS (+5,0%, plus gros gagnant), Credit Suisse (+4,3%) et Julius Bär (+2,6%) ont particulièrement profité des résultats du premier tour en France. En plus de cela, dans une étude consacrée au secteur bancaire européen par Kepler Cheuvreux, les analystes ont notamment maintenu CS sur la liste "Sector Most Preferred".

Aux assurances, Swiss Re et Zurich (chacun +2,5%) ont nettement progressé aussi.

Les cycliques Adecco (+3,6%), ABB (+2,6%) et Richemont (+2,4%) ont aussi eu la faveur des investisseurs.

Dans le camp des poids lourds, Novartis a gagné 1,1%, après la publication de résultats d'étude de suivi sur son médicament oral contre la sclérose en plaques récidivante Gilenya (fingolimod). Le laboratoire rhénan a par ailleurs obtenu une recommandation favorable de la part du Comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l'autorité sanitaire européenne (EMA) pour les biosimilaires Rituximab et Etanercept de sa filiale Sandoz. Le premier pourrait être commercialisé comme biosimilaire de MabThera/Rituxan du concurrent Roche (+1,3%).

Nestlé a gagné 2,1%. Société Générale a revu légèrement à la hausse son objectif de cours pour l'action du géant veveysan et confirmé sa recommandation d'achat du titre. Selon les experts de la banque hexagonale, les débuts du nouveau CEO Mark Schneider sont prometteurs, même si les mesures de restructuration engagées mettront encore un certain temps avant de porter leurs fruits.

Syngenta (+0,2%) a enregistré des ventes en léger recul au cours du 1er trimestre. Le CEO Erik Fyrwald a laissé entendre que la reprise de l'agrochimiste bâlois par le conglomérat chinois ChemChina devrait se concrétiser au courant du mois de mai.

L'acquisition d'Actelion (+0,1%) par le géant américain Johnson & Johnson (J&J) touche pour sa part au but. Après le délai supplémentaire la part de J&J dans le laboratoire d'Allschwil dépasse allégrement les 90%.

Sur le marché élargi, la Banque cantonale de Glaris (GLKB) a pris 1,7% suite à la publication de résultats trimestriels réjouissants. Après sa poussée en fin de semaine dernière, Panalpina (+3,4%) a profité d'un relèvement d'objectif de cours par Kepler Cheuvreux.

Banque Coop (-3,0%) et Flughafen Zürich (-0,3%) ainsi que le bon (+0,4%) et la nominative Lindt (-0,3%) étaient traités hors dividende.

rp/fr