Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé sur une note nettement négative vendredi. Le SMI a évolué durant toute la séance dans le rouge. A l'annonce des statistiques américaines sur les créations d'emploi et le chômage, l'indice a connu un bref sursaut, suivi d'une nouvelle rechute dans le sillage de Wall Street qui l'a amené sous la barre des 11'700 points, niveau au-dessus duquel il a toutefois réussi à finir.

A New York Wall Street reculait en matinée, malgré les chiffres de l'emploi américain.

D'abord séduits par les 428'000 créations de postes en avril, soit mieux que les 380'000 attendus, les investisseurs y ont ensuite vu des éléments moins encourageants. La révision en baisse de 39'000 pour le mois de mars a ainsi tempéré le chiffre d'avril.

"Une réévaluation à la baisse suggère un changement de rythme" du marché de l'emploi, a décrypté dans une note Chris Low de FHN Financial, alors que le spectre du ralentissement économique plane depuis plusieurs semaines déjà. "Les marchés continuent à se demander si la Fed peut réussir à faire atterrir l'économie (américaine) en douceur", ont écrit les analystes de Schwab.

Amputé de près de 5% jeudi, le Nasdaq accuse désormais une perte de plus de 25% depuis son plus haut de fin novembre dernier.

Le SMI a fini en baisse de 1,24% à 11'730,42 points, avec un plus bas à 11'671,48 points et un plus haut à 11'866,63 points en phase d'ouverture. Le SLI a cédé 1,42% à 1810,24 points et le SPI 1,25% à 15'074,65 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 25 ont reculé et cinq avancé.

Après plusieurs séances de baisse, Temenos (+4,0%) a regagné du terrain et fini sur la plus haute marche du podium, devant Swiss Re (+0,5%) et Swisscom (+0,4%).

L'action du numéro deux mondial de la réassurance avait plongé la veille, dans le sillage des résultats trimestriels marqués par une perte nette. Berenberg a abaissé l'objectif de cours et confirmé "hold". Après la perte du 1er trimestre, l'analyste pense que les investisseurs resteront inquiets pour le reste de l'année.

Julius Bär (+0,04%) a fini juste au-dessus de l'équilibre, tandis qu'UBS (-0,2%) a mieux résisté que Credit Suisse (-1,0%).

Givaudan (-4,8%) a terminé lanterne rouge, derrière Sika (-4,7%) et Geberit et Kühne+Nagel (chacun -3,7%).

Le chimiste de la construction Sika a écopé d'une sanction pécuniaire d'un peu plus d'un million de francs suisses pour avoir omis de notifier aux autorités marocaines l'acquisition en 2019 du groupe français Dray Mix Solutions, société mère du groupe Parex, et ne pas avoir reçu les autorisations nécessaires.

Les valeurs du luxe Richemont (-2,6%) et Swatch (-1,1%) font aussi partie des gros perdants du jour. Selon des observateurs, le luxe souffre notamment des perspectives économiques au Royaume-Uni et aux Etats-Unis et des confinements de grandes villes chinoises.

Au lendemain de l'annonce du changement de patron et de ses décevants chiffres trimestriels, Adecco (-1,5%) perdait encore du terrain. Plusieurs analystes ont abaissé l'objectif de cours avec des recommandations entre "underweight" et "buy". A en juger par le premier partiel, la situation du géant de l'intérim devrait d'abord se détériorer avant qu'une amélioration ne se profile, a par exemple commenté l'analyste de JPMorgan.

Dans le camp des poids lourds, Nestlé (-1,2%) a pesé sur l'indice. Roche (-0,5%) et Novartis (-0,7%) ont plus ou moins limité la casse.

Novartis a annoncé la veille avoir suspendu temporairement la production sur ses sites d'Ivrea, en Italie, et de Millburn, dans l'État américain de New Jersey, suite à l'identification de "problèmes de qualité potentiels". Par ailleurs, Morgan Stanley a relevé l'objectif de cours et confirmé "equal weight".

Sur le marché élargi, la société de participations HBM Healthcare Investments (+1,3%) a essuyé une perte de 78 millions de francs suisses au cours de l'exercice décalé 2021/22, la première en dix ans. Malgré cette perte, le conseil d'administration proposera une hausse du dividende de 20 centimes à 9,70 francs suisses.

Aevis Victoria (+1,7%) a obtenu une nouvelle facilité de crédit renouvelable de 250 millions de francs suisses pour sa filiale hospitalière Swiss Medical Network. Ce crédit d'une durée de cinq ans permettra au groupe médical de financer notamment son développement.

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