Zurich (awp) - La Bourse suisse a bouclé la séance de mardi tout juste dans le vert, après avoir connu une forte poussée dans la matinée. L'indice phare SMI n'a pas réussi a défendre la barre des 8900 points. La reprise outre-Atlantique, après le week-end prolongé pour cause de jour férié, s'est avérée comme prévu défavorable, et le recul prévu des commandes industrielles de la première économie mondiale a fini de plomber l'ambiance.

Wall Street a ouvert en baisse, victime du regain de tension autour du dossier nord-coréen, ainsi que des inquiétudes face au renforcement de l'ouragan Irma, passé en catégorie 5, la plus élevée dans la classification de ces phénomènes.

"Si vous avez un sentiment de 'déjà-vu', c'est compréhensible", indiquent dans une note les analystes de Briefing.com, en référence au test nucléaire effectué par Pyongyang pendant le week-end et à l'état d'urgence décrété en Floride et à Puerto-Rico à cause d'Irma.

Du côté des indicateurs, les commandes industrielles américaines ont reculé de 3,3% en juillet, dans les marges prévues par les analystes. En rythme annuel en revanche, elles affichent une hausse de 5,6%.

Les yeux des investisseurs sont déjà tournés vers la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) de jeudi, affirme Mirabaud Securities. Revenant sur le PIB suisse, dont la croissance en rythme annuel s'est inscrite au deuxième trimestre au plus bas depuis près de huit ans, la banque genevoise parle de "mauvaise nouvelle".

Le Swiss Market Index (SMI) a grappillé 0,06% à 8869,56 points, après avoir attient un plus haut à 8930 dans la matinée. Le Swiss Leader Index (SLI) a quant à lui perdu 0,18% à 1413,62 points, alors que le Swiss Performance Index (SPI) a grignoté 0,06% à 10'123,77 points. Parmi les trente valeurs vedettes, seize ont cédé du terrain et quatorze en ont gagné.

Vifor (+2,4%) remporte l'étape du jour. A en croire des augures du marché, des vendeurs à découvert étrangers auraient couvert leur mise contre le titre du groupe pharmaceutique bernois. Il y a encore quelques semaines, le titre figurait parmi les principales ventes à découvert, en raison du prix jugé élevé pour l'acquisition de Relypsa, ainsi que d'une marche des affaires décevante.

La deuxième marche du podium revient à Richemont (+1,3%), sans nouvelle particulière. En troisième position, le poids lourd Nestlé (+0,9%) a évité à l'indice de glisser dans le rouge. Les deux autres larrons ont connu une fortune diverse, Novartis (+0,1%) terminant juste au-dessus de la ligne de flottaison, alors que le bon Roche (-0,2%) a fini dans le rouge.

Les cycliques Sonova, ABB (+0,7% chacune), Dufry et Lonza (+0,4% chacune), ont également eu les faveurs de la cote, à l'instar de la volatile Aryzta (+0,5%).

Les bancaires en revanche ont toutes perdu des plumes, UBS et Credit Suisse se délestant respectivement de 1,2% et 0,6%, alors que Julius Bär a accusé un repli de 0,7%. La banque aux trois clés a relevé sa recommandation pour le secteur bancaire à "overweight" de "neutral" et abaissé celle du secteur pharmaceutique à "neutral" de "overweight".

Sika (-1,0%) s'est emparé du tchèque KVK Holding, spécialisé dans les systèmes d'étanchéité et de toitures ainsi que dans le mortier. Le groupe zougois ne précise pas les détails financiers de la transaction. En 2016, KVK Holding a réalisé un chiffre d'affaires de 42 mio CHF.

SGS (-0,3%) a viré en territoire négatif en fin de séance, après avoir réalisé une belle avancée dans la matinée, après l'annonce du rachat - pour un montant non divulgué - des activités de la société sud-africaine Geostrada, active dans les tests géotechniques et pour le matériel de construction.

Tout en bas du tableau trois assureurs se sont disputés la lanterne rouge, qui revient finalement à Baloise, juste derrière Swiss Re (-1,6% chacun), et Swiss Life (-1,4%). Zurich Insurance (-0,9%) n'a fait guère mieux.

Sur le marché élargi, BKW (+0,8%) a vu son bénéfice net reculer de 6,5% à 116 mio CHF sur les six premiers mois de l'année, en raison d'un effet de base, tout en enregistrant une hausse des recettes.

Santhera (-0,4%) a creusé sa perte nette à 22,7 mio CHF au premier semestre, après un résultat net négatif de 18 mio un an plus tôt. L'organisateur d'évènements MCH (-9,4%) a fait état d'un bénéfice net semestriel divisé par deux et la direction a formulé des perspectives tout sauf optimistes pour l'ensemble de l'exercice.

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