Zurich (awp) - La Bourse suisse a ouvert en forte baisse mardi mais réduisait rapidement ses pertes, après avoir nettement perdu du terrain la veille,entraîné par la débandade de Wall Street. Très peu de nouvelles permettaient de conforter les investisseurs, malgré quelques résultats annuels de sociétés du marché élargi qui retenaient néanmoins l'attention.

A Wall Street, le Dow Jones a clôturé en baisse de 4,60% à 24'345,75 points et le Nasdaq a perdu 3,78% à 6495,92 points. En Asie, l'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a cédé 4,73% à 21'610,24 points.

"Les principaux indices américains ont fini en très forte baisse hier soir suite à un 'flash crash' sur les obligations d'Etat américaines qui s'est (étrangement) propagé sur le marché des actions", ont commenté les analystes de Mirabaud Securities.

Pour ces derniers, "la séance d'aujourd'hui sera extrêmement importante - peut-être la plus importante depuis le début de l'année - car elle va tester les nerfs des investisseurs et confirmer (ou non) si nous sommes rentrés dans un 'bear market', ce que nous ne pensons pas".

Selon les analystes de Credit Suisse, le mouvement baissier généralisé pourrait être "une saine correction qui pourrait ramener (les prix de) certaines valeurs dans un marché relativement onéreux", ont-ils indiqué dans une note. La tendance haussière reste cependant "intacte".

Au plan macroéconomique, l'Allemagne a enregistré un fort rebond des commandes industrielles en décembre. Les Etats-Unis publieront dans l'après-midi les chiffres du commerce extérieur en décembre et sur l'année 2017.

Après avoir ouvert en forte baisse de 3,6%, l'indice vedette limitait ses pertes. A 09h49, le SMI ne reculait plus que de 1,5% à 8959,85 points. Le SLI cédait 1,9% à 1465,84 points et le SPI abandonnait 1,58% à 10'298,02 points. L'ensemble des 30 valeurs vedettes s'inscrivait en forte baisse dans une fourchette entre -0,5% et -3,6%.

Les bancaires étaient les plus pénalisées, Credit Suisse chutant de 3,6%, UBS de 2,9% et Julius Bär de 2,8%. Les replis étaient cependant moindres qu'avant-Bourse. La banque aux deux voiles, qui publie ses résultats annuels dans une semaine, pourrait avoir subi une perte de 500 mio USD sur des produits anti-volatilité, rapporte le blog Inside Paradeplatz.

Les cycliques buvaient également la tasse, à l'instar de Logitech (-3,4%), Adecco (-2,5%) et ABB (-2,5%).

Les poids lourds de la cote affichaient les meilleures résistances avec Roche (-0,5%), suivi par Nestlé (-0,9%). Roche a publié des données encourageantes sur Tecentriq et Avastin contre le cancer des reins. Novartis (-1,8%) cédait par contre nettement ses gains.

Dufry (-1,7%) a finalisé l'introduction des titres de sa filiale américaine Hudson à Wall Street.

Kühne+Nagel (-1,2%) subissait la tendance baissière généralisée, alors que Jefferies a relevé l'objectif de cours et la recommandation du logisticien.

Le marché élargi n'était pas épargné par la tourmente des Bourses mondiales, mais AMS (+7,8%) affichait un rebond marqué après la faiblesse d'avant-Bourse. Le fabricant de semi-conducteurs a enregistré une amélioration de sa performance annuelle tous azimuts et va émettre un emprunt convertible de 600 mio EUR sur sept ans.

Idorsia (inchangé) se stabilisait. Le laboratoire a bouclé son premier exercice partiel - soit sur six mois et demi - en tant que société indépendante sur une perte nette de 14 mio CHF, moindre qu'escompté par les observateurs. L'accélération prévue du rythme de combustion des réserves traduit des ambitions assumées par la direction en termes de recherches cliniques avancées.

Dätwyler (-3,5%) a relevé le dividende et ses objectifs après une croissance marquée en 2017.

Panalpina (-2,6%) se voyait enfoncé par un abaissement de recommandation de Jefferies. L'objectif de cours a par contre été rehaussé.

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