Zurich (awp) - La Bourse suisse a débuté la dernière séance de la semaine dans le rouge vif après le solide rebond enregistré jeudi. Après la "détente" observée jeudi, l'escalade verbale entre le président américain Donald Trump et la Chine a repris de plus belle, attisant une nouvelle fois les craintes de guerre commerciale entre les deux premières économies mondiales.

A Wall Street, les principaux indices ont terminé la séance de jeudi sur leur troisième hausse consécutive, alors que la Bourse de Tokyo a fini en forte baisse vendredi après les nouvelles menaces US sur les importations chinoises.

Dans la nuit, après la clôture des Bourses américaines, l'irascible locataire de la Maison-Blanche a menacé d'imposer 100 mrd USD de nouvelles taxes douanières sur les importations chinoises en riposte aux mesures de rétorsion annoncées par Pékin, au risque de renforcer un conflit commercial à l'issue incertaine. De son côté, la Chine s'est déclarée vendredi prête à "aller jusqu'au bout" et "quel qu'en soit le prix".

"Les courtiers sont désormais inquiets de voir la guerre commerciale véritablement éclater", relèvent les analystes de CMC Markets dans leur commentaire matinal, qui souligne que c'est le dernier moment pour les Etats-Unis et la Chine pour "réarranger leur relation commerciale".

Sur le plan macroéconomique, la production industrielle allemande s'est nettement repliée en février, de 1,6% sur un mois, après avoir stagné en janvier, alors que les analystes tablaient sur un rebond. En France, le déficit commercial s'est légèrement réduit en février pour atteindre 5,2 mrd EUR, en raison notamment d'une baisse des importations. En Espagne, la production industrielle a grimpé de 3,1% en février sur un an.

En Suisse, le secteur hôtelier a enregistré près de 3,2 mio de nuitées en février, 4,2% de plus qu'un an plus tôt, confirmant le regain de demande de 5,2% enregistré au mois de janvier.

Dans l'après-midi devraient tomber aux Etats-Unis les chiffres officiels du chômage et de l'emploi pour le mois de mars, et dans la soirée le crédit à la consommation en février.

A 09h30, le Swiss Market Index (SMI) reculait de 0,5% à 8696,71 points, après avoir marqué un plus bas à 8673,08 points. Le Swiss Leader Index (SLI) s'étiolait de 0,55% à 1425,35 points et l'indice élargi Swiss Performance Index (SPI) égarait 0,14% à 10'188,08 points. Sur les 30 "blue chips", 23 reculaient, quatre avançaient et trois faisaient du surplace.

En queue de peloton, Swisscom (-4,6%) et Zurich Insurance (-4,0%) et Geberit (-2,2%) pouvaient se prévaloir d'un traitement hors dividende ce vendredi, de respectivement 22 CHF, 18 CHF et 10,40 CHF. L'assureur zurichois a vu son objectif de cours relevé par HSBC, qui confirme sa recommandation d'achat du titre (buy).

Les cycliques SGS (-0,8%), Schindler, Adecco, ABB (-0,6% chacune) ou encore Sika (-0,5%) et LafargeHolcim (-0,4%) étaient également sous pression, après avoir déjà fluctué passablement au cours des dernières séances particulièrement volatiles. Aux bancaires, Credit Suisse (-0,1%) s'en sortait mieux qu'UBS (-0,2%) et Julius Bär (-0,7%).

Les poids lourds défensifs évoluaient en ordre dispersé, Nestlé parvenant tout juste à se maintenir à l'équilibre, alors que Novartis glissait de 0,1% et Roche de 0,6%. Le dernier nommé indique avoir mené à terme le processus de rachat intégral de l'exploitant américain de plateformes de recherche et suivi en oncologie Flatiron Health. La transaction, annoncée mi-février, avait été devisée à 1,9 mrd USD mais demeurait sujette à des ajustements.

Partners Group et Bâloise étaient à l'équilibre.

Dufry (+3,2%) caracolait en tête des échanges. Le groupe bâlois entend, comme annoncé, rémunérer pour l'exercice 2017 ses actionnaires, au régime sec depuis plusieurs années, avec un dividende de 3,75 CHF par action. Il a également fait part de son intention de lancer un programme de rachat d'actions sur douze mois pour un volume maximal de 400 mio CHF.

Vifor (+0,7%), Swiss Life (+0,4%) et Sonova (+0,2%) parvenaient également à tirer les marrons du feu, sans nouvelle particulière.

Sur le marché élargi, la Banque cantonale vaudoise (+0,4%) et le gestionnaire de fortune EFG International (-1,6%) vont procéder à des remaniements au sein de leurs conseils d'administration respectifs.

Le fabricant de matériaux composites Gurit (+2,6%) a décroché un contrat de 64 mio CHF auprès d'un fabricant de pièces détachées pour des turbines éoliennes.

EMS-Chemie (-0,7%) a vu ses ventes bondir de 11,8% sur un an au premier trimestre. L'entreprise grisonne aux mains de la fille de Christoph Blocher anticipe pour l'exercice en cours un chiffre d'affaires et un bénéfice opérationnel supérieurs à ceux de 2017.

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