par Yoshifumi Takemoto

TOKYO, 24 décembre (Reuters) - L'ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe a présenté ses excuses jeudi pour avoir nié les soupçons de violation des lois sur le financement politique par ses services, tout en rejetant son implication.

Shinzo Abe, l'un des hommes politiques les plus influents de l'archipel, a déclaré qu'il corrigerait ses fausses déclarations au Parlement devant lequel il est convoqué ce vendredi.

Interrogé devant les élus de la Diète l'an dernier, il avait toujours rejeté les allégations selon lesquelles son bureau n'aurait pas déclaré des sommes utilisées pour financer des dîners organisés pour ses partisans.

Shinzo Abe, qui a démissionné en septembre dernier pour raisons de santé, a fait savoir lors d'une conférence de presse qu'il ne savait pas comment son bureau gérait les fonds, mais qu'il se sentait "lourdement responsable" de la situation.

"Je ne peux qu'expliquer les faits et corriger mes déclarations au Parlement. Je prends avec sérieux ma responsabilité politique pour avoir créé cette situation", a-t-il dit.

"Bien que la comptabilité ait été traitée à mon insu, je me sens moralement responsable. Je réfléchis profondément sur moi-même et je m'excuse auprès du peuple", a déclaré Shinzo Abe.

La législation japonaise en matière de financement politique interdit aux hommes politiques d'offrir quoi que ce soit aux électeurs qui pourrait s'apparenter à un cadeau.

Les procureurs de Tokyo ont inculpé jeudi le secrétaire de Shinzo Abe mais ont décidé de ne pas porter plainte contre l'ancien Premier ministre, selon la presse locale.

Les procureurs avaient monté un dossier contre ce dernier, âgé de 61 ans, sur des fonds non déclarés représentant jusqu'à 40 millions de yens (316.417 euros).

Shinzo Abe s'est présenté de son plein gré lundi pour répondre aux questions des procureurs de Tokyo et a de nouveau nié son implication, ont indiqué les médias.

L'affaire pourrait nuire à l'actuel Premier ministre, Yoshihide Suga, qui fut le bras droit de Shinzo Abe pendant huit ans et a défendu ce dernier devant le Parlement. (avec Tetsushi Kajimoto, Chris Gallagher, Antoni Slodkowski, Ju-min Park et Daniel Leussink, version française Jean Terzian et Laetitia Volga, édité par Jean-Stéphane Brosse)